Deuxième match joué et évidemment, c’est le temps de la seconde édition des trois questions, avec cette semaine un titre modifié pour éviter la confusion avec notre autre chronique. L’avance des Montréalais a fondu comme neige au soleil (scusez-la) sur le terrain de Nashville et cela vous inspire des questions empreintes d’inquiétude. Voyons si les réponses pourront vous rassurer un peu.
Emil Archambault (@EmilArchambault)
Le CF Montréal peut-il arriver à calmer/poser le jeu pour protéger une avance, ou avec l’effectif actuel est-on plus ou moins condamné à jouer rapidement vers l’avant dans à peu près toutes les circonstances?
Poser le jeu et poser le jeu pour protéger une avance sont deux sports différents, surtout en début de saison. On suppose que protéger une avance se fait surtout en seconde mi-temps, quand les jambes commencent à faiblir, phénomène exacerbé en début de saison, surtout quand on a dû faire une préparation un peu avec les moyens du bord. Mais fondamentalement, la réponse est la même, puisque l’objectif est de garder la possession et donc, d’assurer une circulation fluide du ballon. Cela nous ramène au problème relevé la semaine dernière, soit le gouffre de 30 mètres entre la paire Wanyama-Piette et Mihailovic, qui court continuellement pour trouver des espaces sans pour autant recevoir le ballon. Sans l’ajout d’un milieu relayeur (c’est-à-dire qui joue vers l’avant), il sera difficile de faire autrement que de revenir au bon vieux « passe-moi la balle et je te la redonne » sur les flancs, avec un vide sidéral dans l’axe à 30 mètres du but, comme dans le temps de Rémi Garde. Idéalement, il faudrait ajouter au schéma un milieu de terrain qui aimerait jouer un peu plus bas sur le terrain que Mihailovich, la tête haute balle au pied, à la recherche des espaces dans lesquels envoyer les ballons, un peu comme le fait Kevin De Bruyne avec la Belgique. Ah! Si seulement un joueur avec ce profil existait dans l’effectif. Ah! Si seulement Amar Sejdic n’avait pas décidé de subitement rentrer à Lon… ah non, c’est Henry ça. Sejdic est toujours là. Ça tombe plutôt bien.
JF Sénéchal @jf_senechal
Est-ce que le match contre Nashville démontre que le 3-5-2 n’est pas la formation à adopter face à une équipe dangereuse offensivement, ou doit-on privilégier un autre schéma (4-4-2 / 4-3-3) face aux champions en titre de Columbus?
Cette question porte évidemment sur la brigade défensive. Il est vrai que les latéraux n’ont pas été bons défensivement contre Nashville. Étrangement, ça ne les a pas empêchés de recevoir des félicitations, voire des honneurs. Mais concrètement, du point de vue purement défensif, il y a énormément d’ajustements à faire pour Brault-Guillard et Kizza. Changer de schéma entraînerait forcément une révision de l’animation offensive. Cela m’amène à poser à mon tour une question : pourquoi ferait-on ça alors que l’équipe a marqué six buts en deux matchs et qu’on peut clairement voir les axes d’améliorations à explorer pour fluidifier la circulation de balle? En changeant de schéma, ne forcerait-on pas deux chantiers pour tenter d’en régler un seul? Bon ok, c’était deux questions, vous avez raison. Mais ces deux questions forment une réponse. Il ne faut pas démonter ce qui fonctionne pour tenter de réparer ce qui ne va pas. À Kizza et ZBG de travailler. À leurs coéquipiers de leur sonner les cloches quand ils font n’importe quoi. Mais changer de schéma? Non. Après tout, l’Impact a été la seule équipe à aller battre Columbus en Ohio en 2020… avec une défense à trois.
Ivann @CharronIvann
La situation des attaquants : un beau problème ou un problème tout court? Toye brouille les cartes avec son bon début de saison, Hurtado était là pour la profondeur, mais il s’impose, Johnsen a de la misère à prendre son rythme…
Cette question m’a fait sourire. Je fréquente les supporters montréalais depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’il n’y a qu’eux pour voir des problèmes chez les attaquants d’une équipe qui a marqué six buts en deux matchs. Cela dit, la question demeure valide. Et la réponse est facile : Ivann, y en a pas de problème! On ne nous a pas habitués à un recrutement intelligent par le passé et donc, on a vite tendance à croire que les choses vont mal quand les sauveurs attendus ne produisent pas. Mais au bout du compte, ce qui compte pour la brigade offensive, c’est de marquer. Et elle marque. La profondeur de cet effectif permet une bonne et ferme concurrence à pratiquement chaque poste, surtout en attaque. Johnsen, c’est compliqué, oui. Mais Toye marque. Hurtado, lui, amasse les étoiles dans son cahier. Dans un mois, il est possible que Toye connaisse des ratés, que Johnsen marque et que Torres ait piqué le cahier d’Hurtado. Sans oublier Ibrahim, qui pourrait bien venir donner quelques coups de pieds dans l’ordre établi. La qualité des joueurs et la variété des profils devraient normalement permettre à l’équipe de ne pas connaître de sécheresse offensive prolongée.
Voilà ce qui conclut cette seconde édition des trois questions… Non, pas tout à fait. L’ami @Meroy22 a posé une question à deux volets portant sur les xGmachinchouette et Sejdic. Si le sujet Sejdic a déjà été abordé dans la question d’Emil Archambault, celle sur les xGmachinchouette mérite qu’on s’y penche une fois pour toutes. Je ferai donc exception cette semaine avec trois questions et demie :
Est-ce qu’on devrait s’inquiéter du fameux « pire xG differential » de la ligue ou cette statistique ne représente pas bien la réalité?
Surtout, ne perdez pas de sommeil avec ça. Cette statistique ne peut représenter la réalité puisqu’elle est prévisionnelle. Bref, tout ce charabia de « expected goals », « expected goal differential » et « expected litres engloutis pendant la pause d’hydratation », ça ne vaut pas vraiment la peine de s’y attarder, sauf évidemment si vous avez de l’argent à perdre sur les sites de paris. Regardez plutôt ce qui se passe sur le terrain. Tout est là.
Et voilà, j’ai dépassé mes xQuestions à répondre, ce qui fait de moi un chroniqueur extrêmement prolifique. Misez sur moi. De retour la semaine prochaine avec trois constats et trois questions.