Les matchs se suivent et se ressemblent et puis… ça craque. Montréal revient tout de même de Nashville avec un point, mais surtout avec le regret de ne pas avoir fait le plein sur la pelouse du Tennessee. On y a vu du très bien, du moins bien et du très mauvais, mais surtout, des pistes à explorer pour améliorer l’ensemble. Un point, trois constats.
1) Kamal Miller pourrait devenir le patron de la défense
S’il y a un joueur dont la présence et la visibilité sur le terrain sont surprenantes, c’est bien Kamal Miller. Le défenseur canadien s’est rapidement imposé dans la défense à trois du CF Montréal et contre Nashville, il s’est mis en évidence avec quelques séquences absolument sublimes pour contrer l’adversaire ou se sortir du pétrin balle au pied. Malheureusement, l’ancien d’Orlando s’est aussi distingué par un marquage de qualité discutable sur plusieurs centres dans la surface, notamment sur but de Cadiz. Malgré ces difficultés, Miller joue avec énormément de confiance, n’hésite pas à prendre des risques et est dans l’ensemble un excellent atout pour l’équipe au flocon.
2) Il faut réviser les rôles en défense
La chose la plus évidente que l’on peut retenir de ce début de saison est que 2021 ressemble étrangement à 2020. Encore une fois, on a vu un Montréal entreprenant, agressif, offensif… et atrocement nul en défense. À ce sujet, il conviendrait que Nancy et ses adjoints révisent les rôles en défense et réexpliquent quelques principes de base à leurs joueurs. Parce que « défendre en avançant » c’est bien, mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas défendre autrement non plus. Devant un Nashville que l’on savait prompt à centrer, les latéraux ont laissé à leurs adversaires énormément d’espace de manœuvre et de temps pour centrer. Plusieurs problèmes sont venus, comme au premier match, du côté droit de la défense montréalaise, où la seule constante lors des deux matchs s’appelait Zachary Brault-Guillard. À Nashville, s’il a été probant dans les phases offensives, ZBG a simplement été absent défensivement. Souvent, on le voyait hésitant dans son positionnement, comme s’il ne savait pas où aller; Nashville l’a vu, a exploité la faille et en a profité. De l’autre côté, Kizza, l’homme aux centres magiques, laisse beaucoup à désirer sans le ballon et il y a fort à parier que tant qu’il défendra en se tenant à trois kilomètres du porteur du ballon, l’équipe continuera d’encaisser beaucoup de buts.
3) Les défenseurs centraux avaient plus de liberté
Point intéressant à retenir de ce match à Nashville : la liberté qu’avaient les défenseurs centraux pour s’avancer balle au pied. Est-ce là la marque « Ciman »? On sait que le défenseur belge aimait s’avancer dans l’axe quand les options de passe étaient restreintes. Contre Nashville, on a vu les trois défenseurs centraux, à un moment ou à un autre, partir en excursion à la recherche d’une passe à faire. Cette nouvelle dimension dans le jeu a surpris Nashville à quelques reprises et pourrait s’avérer fort utile pour les Montréalais une fois que les automatismes en défense auront été pleinement acquis. En plus de servir à faciliter la relance, cet aspect démontre aussi la confiance des défenseurs centraux en leurs capacités balle au pied, mais aussi en leurs coéquipiers laissés derrière eux. Si les défenseurs peuvent continuer à jouer de la sorte, on ne peut qu’imaginer la fluidité verticale qu’un milieu relayeur additionnel pourrait amener, le ballon pouvant ainsi plus facilement parvenir à Mihailovic puis aux attaquants.
Mais ne nous leurrons pas. Le visage à deux faces de l’équipe montréalaise dans ce match s’explique. Avant la saison, je vous faisais part du déficit d’au moins trois matchs préparatoires que l’équipe accusait comparativement à une préparation normale. Ce qu’on a vu à Nashville est un retour de balancier de cette préparation esquintée. Alors que Montréal était bien présent dans les duels en début de match, gagnant souvent les deuxièmes ballons, l’énergie a commencé à manquer en seconde période, et vers l’heure de jeu, certains joueurs n’avaient plus de jambes, principalement Toye, Quioto et Piette.
D’ailleurs, il convient de souligner, comme au premier match, une entrée en jeu positive d’Erik Hurtado, ralenti cette fois par un Bjorn Johnsen amorphe à ses côtés, qui a notamment dû être ramené à l’ordre par Miller lors d’une phase défensive durant laquelle le Scandinave format géant semblait absent mentalement. Cette entrée au jeu de Johnsen en mode spectateur plutôt qu’acteur est inquiétante et son rythme lent laisse présager qu’une titularisation n’est pas encore au programme.
Retour sur Fort Lauderdale pour y accueillir Columbus samedi prochain, mais d’ici là, il y aura la parution de la seconde tentative des « Trois questions sur le CF Montréal ». Surveillez nos réseaux sociaux pour nous envoyer vos questions!