Olimpia-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Neuf mois plus tard, l’Impact et Olimpia se retrouvaient enfin pour terminer la discussion entamée au mois de mars dernier, dans une réalité parallèle. Et il s’en est passé des choses depuis. Victor Wanyama a pris ses repères. Saphir Taïder et Bojan sont partis. L’Impact a réussi à éviter la COVID, mais a quand même dû se présenter à ce quart de finale retour avec un alignement qui manquait de poids. Les conditions étaient difficiles, la commande serait compliquée à remplir. L’Impact n’a pas démérité, mais a rendu les armes. Un départ en congé et trois constats.

1) Ça manquait de solutions devant et de poids dans la surface
Bien que l’Impact alignait trois attaquants, il était difficile pour les Montréalais de produire du jeu de qualité offensivement. Statiques, parfois absents et souvent en retard dans leurs réactions, les attaquants montréalais n’ont pas amené la menace attendue. Balle au pied, ça manquait largement de percussion, d’accélération et de créativité. Mais c’est surtout dans la surface que c’était compliqué; Okwonkwo, Toye et dans une moindre mesure Quioto n’attaquaient pas les ballons, et leur jeu passif a largement facilité le travail de la défense adverse, qui n’a somme toute pas eu à éteindre énormément de feux. Jackson, venu relever Toye, a bien tenté d’activer la machine en appuyant sur divers boutons, mais sans succès. Insuffisant.

2) C’était difficile en défense pour Kizza
On avait bien hâte de voir ce que le nouveau venu au poste de latéral gauche avait dans son sac, puisqu’on ne l’avait vu qu’une poignée de minutes dans un rôle surtout offensif. Malheureusement, l’international ougandais n’a pas rassuré dans son jeu défensif. Nombre de fois, on a pu voir Kizza mal positionné, trop loin du ballon dans ses anticipations et, surtout, défendre en reculant, parfois avec un air de panique dans les yeux. Son voisin de palier Luis Binks a notamment dû intervenir à quelques reprises pour l’aider à verrouiller sa porte. Heureusement, Olimpia a connu toutes sortes de difficultés dans son jeu offensif et Kizza a pu jouer un match relativement tranquille sur le flanc, où il ne fut toutefois pas un élément clé de l’équation montréalaise.

3) Wanyama a joué un fort match
Prenez ce constat comme une boutade, vous qui l’avez lapidé pendant tout le match (et pendant toute la saison pour certains). D’accord, Wanyama a connu des ratés en distribution, n’atteignant parfois pas directement les pattes des vaches qui garnissaient le secteur offensif bleu-blanc-noir dans les pâturages d’Orlando. Mais attention de ne pas vous faire obnubiler par la sphère qui bondit sur le tapis vert. Il serait hypocrite de juger l’apport d’un numéro 6 comme Wanyama uniquement sur ce qu’il fait avec le ballon. Si Olimpia a connu toutes sortes de difficultés dans son jeu offensif, ce n’est pas nécessairement parce que le club hondurien a mal joué avec le ballon. C’est plutôt en grande partie dû au jeu de Victor Wanyama. Le médian montréalais a ratissé large, récupéré une quantité phénoménale de ballons et été magistral pour freiner et stopper la transition offensive de son adversaire. Wanyama était prêt; bien appuyé par une (très) solide charnière centrale, il a étouffé et effacé la menace avec laquelle Olimpia est parvenu à faire mal au camp montréalais sur le tapis du stade olympique de Montréal en mars : les longs ballons vers l’avant, venant la plupart du temps d’un relais posté sur le flanc. Mais, oui, vous avez entièrement raison : il a perdu trop de ballons dans sa moitié de terrain.

Au final, c’était trop peu, trop tard pour l’Impact. Heureusement, on peut s’appuyer sur de bonnes prestations individuelles qui confirment certains éléments du casse-tête de 2021. Sejdic a poursuivi son numéro d’imitation de Kevin De Bruyne, de plus en plus réussi, il faut le dire. Camacho a été extrêmement solide, continuant sur sa lancée du dernier droit de la saison. Binks a su élever son jeu d’un cran, tout en évitant de tomber dans les oubliettes arbitrales propres aux compétitions de la CONCACAF. Brault-Guillard, comme toujours remuant, a envoyé plusieurs missiles dans la surface, où personne ne semblait en mesure de faire quoi que ce soit de pertinent avec, malheureusement. Quand on regarde la situation sur les deux matchs, il s’en est somme toute fallu de peu. Le foot se passe dans les petits détails.

Ainsi se termine cette longue (et courte à la fois) saison de l’Impact de Montréal. Une saison enrichissante à tous les points de vue. Une saison qui donne espoir pour la suite, qui donne hâte de voir les prochaines tractations de notre ami Olivier Renard. La trêve s’annonce palpitante, mais déjà on a l’esprit rivé sur les terrains (mais pas juste sur le ballon hein, souvenez-vous) en vue de 2021, où on espère voir de nouveaux visages allumer la flamme et égayer les faciès des supporters. La base est bonne, l’Impact est plus fort qu’on le pense; cette triste fin à Orlando est la preuve que quelques renforts bien placés et quelques ajustements pourraient apporter leur lot de réjouissances en 2021.

Merci à tous et toutes de m’avoir lu tout au long de cette rocambolesque mais palpitante cette saison. À très bientôt!