Pendant qu’ici la PLSQ n’a pas pu terminer sa saison, que la CPL a dû s’exiler sur l’île du Prince Édouard et que l’Impact s’est relocalisé en Floride puis au New Jersey, deux anciens de l’Académie de l’Impact, Yann Filion et Zachary Sukunda, ont terminé récemment leur première saison en seconde division de Finlande avec Ekenas IF. Pour l’occasion, Viau Park s’est entretenu avec les deux natifs de la région d’Ottawa qui ont joué une bonne partie de leur soccer au Québec. On a parlé de leurs récentes aventures sur la planète foot, de leur saison en Finlande, et de leur futur. Aujourd’hui, un portrait du gardien Yann Filion.
Après la fin du FC Montréal, le gardien s’est envolé vers la Suisse avec un contrat en poche, gracieuseté du FC Zurich. Mais les choses ne se sont pas passées comme il l’aurait voulu. Filion s’est rapidement retrouvé en surplus dans le club suisse et a été envoyé en prêt chaque saison. Suède, Norvège, seconde division Suisse, il n’a jamais pu s’intégrer à l’équipe qui l’avait signé originalement. Pour en rajouter, des blessures au genou ont compliqué sa situation. C’est cette blessure qui l’a amené avec la réserve du Toronto FC l’an passé après quelques saisons en Europe . « À ce moment-là, j’étais en contact avec un kinésithérapeute de Laval. J’ai eu la chance de faire les premiers mois de ma réhabilitation dans sa clinique. Lorsque le TFC a appris que je m’étais blessé et que j’étais de retour au Canada, ils m’ont offert de passer les derniers mois de ma réhabilitation à travailler avec leur staff médical et de signer en prêt avec la réserve pour la saison 2019. J’ai accepté sans hésitation. Toronto FC, c’est pour moi dans le top 3 des clubs en MLS niveau staff, infrastructure et professionnalisme. »
Après avoir mis derrière lui ses pépins physiques, Filion a signé au début de 2020 avec EIF. Il n’était pas le premier joueur issu du Québec à signer avec ce club; Jems Geffrard et Chakib Hocine, entre autres, étaient déjà passé par là avant lui. « Jems a fait une belle saison ici donc forcément ça a joué un rôle dans les futures signatures du club. Je pense qu’en général les Finlandais apprécient l’éthique de travail des Nord-Américains. » On a ici peu de repères par rapport à ces championnats, mais selon lui , la Finlande se compare bien aux autres pays scandinaves. « Le championnat suédois est sans aucun doute le plus rapide des trois. La Norvège viendrait en deuxième et la Finlande troisième. Ça n’empêche que le niveau est pas mal et comme la plupart des championnats européens, je dirais plus tactique qu’à un niveau semblable en Amérique du Nord. »
Au final, la saison 2020, bien que compliquée par la pandémie, s’est tout de même bien déroulée. EIF aura terminé sa saison dans le haut du tableau, tout juste en dehors des places pour la promotion en D1. « C’est très bien si on tient en compte du fait que nous avons un des plus petits budgets du championnat. D’un côté personnel, la saison a été très positive. Je me sens très bien physiquement et je suis entièrement satisfait de mes performances. J’ai eu beaucoup de plaisir sur le terrain autant qu’à l’extérieur et je suis content d’être tombé sur une équipe avec des joueurs à la fois humbles et extravertis. »
Pour ce qui est de la Covid, là aussi il est bien tombé. Le bilan médical de la Finlande est bien meilleur que celui qu’on peut voir ailleurs. « On a pu jouer la coupe pendant les mois de janvier et février donc j’ai eu le temps de m’adapter et de découvrir un peu. Lorsque la situation est devenue un peu critique en Mars, c’est certain que tout le monde se demandait ce qui arriverait de la saison. On avait accès au stade donc les joueurs étrangers ont pu garder la forme et apprendre à se connaître un peu mieux pendant que pas mal tout était fermé. Par la suite, on a appris que le championnat allait être repoussé de trois mois et que le nombre de matchs allait passer de 27 à 22. La saison a commencé avec 700 spectateurs maximum. Après un mois la limite est montée à 400 par sections donc 1600 maximum pour notre stade, ce qui ne nous a pas vraiment affectés vu qu’on est un des plus petits clubs du championnat et que normalement il n’y a pas plus que 1500 spectateurs aux matchs. »
Malgré cette bonne saison, la suite n’est pas encore écrite pour l’ancien gardien du FC Montréal. « J’aimerais revenir dans une D1 et je vais considérer les offres s’il y en a, mais s’il y’a quelque chose que j’ai appris dans les dernières années de ma carrière, c’est que chaque chose arrive en son temps et que quand on essaie de sauter les étapes on peut carrément se brûler et devoir recommencer à zéro. Donc à suivre! »