Evelyne Viens va bien au Paris FC

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En se retrouvant cet automne en Division 1 féminine de France, l’attaquante québécoise Evelyne Viens a accédé à un palier supérieur pour la deuxième fois en quelques mois seulement. Ce qui ne l’a pas empêchée de le faire avec succès, elle qui a marqué quatre buts en sept rencontres jusqu’ici avec le Paris FC.

« Je trouve que c’est bien, a dit Viens au cours d’un entretien téléphonique avec Viau Park. C’est sûr que j’ai eu besoin de m’adapter. À l’université, je marquais quasiment un but par match (73 buts en 77 rencontres en carrière avec l’Université South Florida) tandis qu’au niveau professionnel… C’est différent en ce sens qu’il ne s’agit pas juste de marquer des buts, il faut aussi savoir créer des occasions, réussir à faire des passes décisives… »

La production de Viens est d’autant plus remarquable que l’athlète de 23 ans a rejoint l’équipe parisienne au moment où celle-ci avait déjà entamé sa préparation d’avant-saison. L’ancienne joueuse du club de Haute Saint-Charles a dû d’abord disputer un court tournoi de la NWSL, la Challenge Cup, avec le Sky Blue, formation qui a repêché Viens au premier tour en janvier dernier.

« Il a fallu que je m’adapte et que je réussisse à me faire place de titulaire (avec le Paris FC), ç’a pris un peu de temps et c’est normal », a noté Viens.

C’est effectivement normal, mais l’ancienne Soulier d’or et Ballon de bronze de la Première ligue de soccer du Québec a su bien utiliser cette période de transition. Un mois après avoir disputé son tout premier match dans l’uniforme du club parisien, Viens a marqué son premier but dans une défaite de 2-1 contre Montpellier, le 3 octobre, deux minutes après avoir fait son entrée dans le match comme substitut à la 55e minute de jeu. La semaine suivante, à son premier match comme titulaire, elle a réussi un tour du chapeau dans une victoire de 5-0 contre GPSO 92 Issy.

Viens a amorcé les deux matchs disputés depuis, alors qu’on lui a donné plus d’une soixantaine de minutes de jeu à chaque fois. Elle a réussi deux passes décisives au dernier affrontement, le 31 octobre, dans un gain de 3-1 contre le Stade de Reims.

Voilà une production qui est tout à son honneur puisque l’adaptation qu’elle a dû faire en France n’avait rien de simple.

« En passant de la NCAA à la NWSL, j’ai dû m’adapter à la vitesse du jeu et au niveau d’intensité. Mais d’une certaine façon, c’était comme une continuité parce que c’était le même style nord-américain. En France, c’est vraiment un style de jeu différent, qui est davantage basé sur la technique et la tactique.

« Il faut que tu sois propre, tu ne peux pas te permettre des déchets techniques (en France), a ajouté Viens. Ce sont vraiment de petits détails mais quand tu perds un ballon à un moment inapproprié, l’autre équipe va te le faire payer. C’est pas mal au niveau de la justesse technique que ça se passe. »

Par ailleurs, dans sa façon de marquer des buts et de patrouiller le tiers offensif, Viens a dû s’ajuster aussi, et ajouter des cordes à son arc.

« À l’université, j’y allais plus en puissance, en créant mon propre espace par ma force et ma rapidité pour ensuite décrocher une frappe rapidement. Mais au niveau professionnel, je dois avoir plus de façons de finir un jeu. Et il faut aussi avoir prendre ce que l’adversaire t’offre », a-t-elle expliqué.

Viens a toutefois constaté qu’une équipe comme l’Olympique Lyonnais, ténor de la D1 féminine avec le Paris Saint-Germain, n’offre vraiment pas grand-chose!

L’attaquante québécoise a eu droit à 30 minutes de jeu comme substitut à son tout premier match, le 6 septembre, dans une défaite sans appel de 4-0 contre l’OL, une équipe dont le noyau est composé d’internationales françaises et de différents pays, dont la Canadienne Kadeisha Buchanan.

« C’est la meilleure équipe contre laquelle j’ai jamais jouée, a souligné Viens. C’est vraiment une coche au-dessus de tout le monde. Des fois, tu attends qu’une équipe fasse des erreurs pour en profiter mais, une équipe comme Lyon, il y a aucune erreur qui va venir. »

Malgré ses succès, Viens ne pourra pas se reposer sur ses lauriers puisqu’elle doit composer avec une forte compétition à l’interne. Elle évolue en pointe eu au sein d’une formation 4-3-3. La meilleure buteuse du Paris FC, Clara Mateo, a sept buts, mais elle évolue à l’aile. La joueuse de L’Ancienne-Lorette a plutôt comme rivale une autre joueur étrangère, Linda Sällström, une Finlandaise de 32 ans qui a une centaine de sélections avec l’équipe nationale de son pays.

« C’est une très bonne joueuse, donc si je veux être partante lors du match suivant, je dois avoir de bons entraînements », a indiqué Viens.

« La qualité du groupe est très élevée », a ajouté celle qui profite par ailleurs de la présence de la capitaine Gaëtane Thiney, joueuse d’expérience de 35 ans qui compte plus de 160 sélections avec l’Équipe de France, elle qui est notamment passée par Montréal en 2015, la sélection française ayant alors disputé ses matchs de la Coupe du monde féminine de la FIFA au Stade olympique.

« (Thiney) est capable de retenir le ballon et elle a une vision du jeu qui lui permet d’être très créative, a indiqué Viens. Elle trouve les petits espaces et va ainsi créer des occasions devant le but. C’est une personne très exigeante, mais elle veut le meilleur de toi-même, donc elle va t’aider à devenir meilleure.

« Je lui parle souvent. Si j’ai des questions, je vais aller lui poser sans hésitation. »

Viens quittera le Paris FC avant la fin de la saison puisqu’en principe, elle devra retrouver le Sky Blue en vue du camp d’entraînement à l’approche de la saison 2021 de la NWSL. Mais elle s’est donnée des objectifs bien précis qu’elle veut atteindre avant son départ.

« Je veux continuer à me battre pour être titulaire et aider l’équipe à gagner, d’autant plus qu’il y a un enjeu pour l’équipe en ce moment puisque cette saison, ce sont trois équipes, et non deux comme d’habitude, qui vont se qualifier pour la Ligue des champions », a expliqué Viens, qui est installée à Orly, à 10 minutes de marche du centre d’entraînement, dans un logement qu’elle partage avec trois autres joueuses étrangères du Paris FC. « On s’entend que Lyon et le PSG risquent de passer, mais il y a une bataille en-dessous pour la troisième place, donc je veux aider l’équipe le plus longtemps possible à (aller chercher) la troisième place. »

Le Paris FC est bien placé à cet égard puisqu’en vertu d’un dossier de 3-2-2, il se trouve à deux points de cette troisième place, occupée par Montpellier.