Match « de la plus haute importance ». Match « crucial ». Match « de six points ». L’Impact est donc arrivé sur le terrain gonflé à bloc, conquérant, explosif… euh, non. La bonne vieille habitude « impactienne » d’arriver aussi plat qu’une queue de castor dans un match déterminant est revenue hanter les supporters du bleu-blanc-noir. Deux matchs pour se qualifier et trois constats.
1) Ça manquait d’intensité dans les duels
Thierry Henry le savait et l’avait dit, Nashville est une équipe qui aime jouer physiquement, bousculer son adversaire et le harceler. Ainsi, on s’attendait à voir l’Impact redoubler les efforts pour gagner des ballons. Ce ne fut pas le cas. Trop souvent, la bataille pour le cuir était perdue avant même de commencer tant les Montréalais ne se présentaient pas avec conviction dans les duels. Et ça, c’est quand ils ne donnaient pas carrément le ballon à leur adversaire. Bref, c’était mou. Trop mou pour un match de cette importance.
2) On se demande si l’Impact a réellement progressé sur le plan offensif
Nashville est une équipe qui défend bien, pratiquant un jeu axé sur un bloc compact, solide, difficile à percer. Et pendant 90 minutes, on a vu l’Impact chercher, sans trouver, la faille dans la muraille jaune. On avance, on se bute au mur, on recule, on recommence, sans varier dans les expérimentations. Ça vous rappelle quelque chose? Effectivement, sous Rémi Garde, c’était la même rengaine, bien que le jeu soit résolument plus vertical sous les ordres de Thierry Henry. L’énigme pour l’ancien Gunner est de découvrir pourquoi son équipe peut rivaliser voire battre les ténors comme Toronto, Columbus et Philadelphie et disparaître lentement comme neige au soleil face à des opposants ordinaires comme Nashville. D’accord, l’adversaire ne lui convenait pas, mais ça n’explique pas tout.
3) Ça ne marchait pas sur les flancs
Raitala à droite, ça ne marchait pas. Les langues sales diront que Raitala à gauche, ça ne marche pas non plus, évidemment. Mais contre Nashville, le capitaine a simplement été mauvais sur le plan offensif, multipliant les passes ratées, souvent envoyées directement sur des adversaires pourtant faciles à éviter. Lent, hésitant et ultimement inutile, Raitala, qui pourtant occupe le même poste avec son équipe nationale, était un poids pour son équipe dans le dernier tiers. Vu l’apport offensif limité de Corrales sur l’autre flanc, jamais l’Impact n’a eu la percussion nécessaire pour percer sur les flancs. Et comme c’était blindé dans l’axe, l’Impact n’avait nulle part où passer. Pas de surprise, donc, de constater que l’Impact n’a pu cadrer que deux tirs.
Autrement, l’Impact a encore une fois fait preuve de créativité pour encaisser contre un adversaire qui n’était pas menaçant outre mesure. « Schoolboy error », disait Thierry Henry après le match. On discute, on se replace en marchant dos au ballon, malgré son expérience dans le meilleur championnat au monde, on ne songe pas à aller se mettre devant le ballon pour éviter un coup franc tiré rapidement. Rendu là, il faut se demander si plusieurs n’ont pas simplement abandonné le projet. Parce que si certains s’épuisent sur le terrain, pour d’autres, il ne manque que le sac au dos, les jumelles au cou et le Guide de routard dans la poche.
Allez, suite ce dimanche contre Orlando et clap de fin possible contre DC United une semaine plus tard.