Montréal-New England : Trois constats sur l’Impact

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En terminant la dernière édition de cette chronique, nous avions mentionné que faire jeu égal avec les meilleurs, c’est bien, mais que ça ne sert à rien si on perd des points contre des équipes de milieu de classement. Il n’en fallait pas plus pour que l’Impact perde contre les Revs de l’oncle Bruce. L’Impact aurait-il pu faire mieux? Thierry Henry aurait-il pu mieux jouer ses cartes? Oui et oui et trois constats.

1) L’Impact s’est fait bouffer dans les 20 premières minutes
Bouffer et digérer, en fait. Difficile de se souvenir d’un début de match aussi difficile pour les hommes de Thierry Henry. Les milieux de terrain se sont fait bousculer, puis marcher dessus, même Wanyama, qui semblait visiblement sous son niveau habituel. La défense avait des airs de barrage qui commence à rompre. Ça allait trop vite pour l’Impact, qui ne gagnait aucun duel, comme en fait foi toute la séquence qui mène au second but des Revs. Mais doit-on en être surpris? Quand tu annonces à ton adversaire deux jours avant le match que tes joueurs sont « fatigués et au bout du rouleau », il est fort peu probable que celui-ci arrive sur le terrain en te laissant gentiment le ballon pour ne pas trop te brusquer. Il faut apprendre à ne pas donner le bâton avec lequel on se fait tabasser.

2) Il faut régler les problèmes en défense
Plus ça va, plus ça devient n’importe quoi. Logiquement, en alignant Camacho, Fanni et Binks, il devrait y avoir suffisamment de talent et d’expérience sur le terrain pour diriger une défense adéquatement. Or, la défense de l’Impact est aussi bien organisée qu’une manifestation d’aveugles anti chiens guides. Malheureusement pour ceux et celles qui ne regardent que les résultats, la solution passe par un recrutement ciblé en vue de 2021. Camacho a suffisamment perdu de capital de sympathie pour se mériter une statue célébrant son départ, le surnommé « Flash Papy » a perdu le Flash de son surnom, le sympathique Raitala arrive parfois bien court dans certaines phases de jeu et s’il devrait normalement revenir, Binks n’appartient plus à l’Impact. Yao et Waterman auront la chance au prochain match de nous montrer s’ils ont les épaules suffisamment solides pour soutenir la charpente défensive, mais sans leur manquer de respect, c’est encore un peu trop tôt pour eux.

3) Pantemis nous a donné des raisons de sourire
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est qu’après une dizaine de minutes chancelantes, probablement en raison de la nervosité, James Pantemis a retrouvé ses sensations et a livré une très bonne prestation. Rapide dans l’anticipation, solide sur les tirs de loin, généralement bien positionné pour agir, le gardien formé au club a rassuré ses coéquipiers… et votre humble serviteur. Pour résumer, Pantemis a été meilleur que ne l’a été Diop au cours des trois derniers matchs. On comprend toutefois avec son départ soudain pour la France que le numéro un de l’Impact était affecté par des circonstances particulières qui minaient sa concentration. Quoi qu’il en soit, une occasion en or se présente pour James Pantemis et jusqu’à présent, il l’a saisie à deux mains. Gare à ne pas la relâcher, toutefois. Ce genre d’erreur fait souvent mal aux gardiens.

Pour terminer, un mot sur l’animation offensive : Ballou. Tant qu’à titulariser Mason Toye, qui prend autant de temps à trouver ses marques qu’un ginkgo biloba arrive à maturité, aussi bien lancer Ballou dans la soupe dès le départ. Quelle est la pire chose qui peut arriver? Qu’il rate un dribble ou tire à côté? Ballou crée des choses. Ce n’est peut-être pas à la manière Henry, mais il crée des choses. Et créer des choses, surtout dans le style de jeu favorisé par Henry, c’est toujours mieux que de créer un seul truc plus ou moins convaincant en deux matchs. C’est le bon moment pour titulariser Ballou.

Prochain arrêt samedi, au New Jersey, contre l’Inter Miami et Gonzalo Higuain. Ça s’annonce amusant.