Enfin, la glissade s’est arrêtée. L’Impact a tenu physiquement en seconde mi-temps, et a pu gagner un point contre Chicago. Si à la vue du déroulement du match, le match nul avait des airs de défaite, force est de constater que l’Impact, malgré la situation moins qu’idéale dans laquelle il est plongé en ce moment, aurait pu s’en tirer avec un résultat bien plus avantageux. Et ça, c’est très encourageant. Un point, trois constats.
1) Henry garde le cap, ses joueurs aussi
Même si l’Impact est à veille de devoir engager le jardinier du Red Bull Arena pour pouvoir avoir suffisamment de joueurs sur la feuille de match, l’entraîneur, lui, ne déroge pas de ses principes. Ainsi, malgré un alignement hybride, on a pu voir l’Impact conserver ses principes tactiques, jouer de manière directe, vers l’avant, maintenir la possession du ballon et causer des maux de tête à Chicago. C’est signe qu’après toutes ces années passées à nous en parler (Marc Dos Santos avait été le premier), l’Impact a finalement adopté une identité et ne compte pas l’orienter au gré du vent et des situations. La technique de la girouette n’ayant absolument rien apporté à ce club depuis 2009, les supporters ne peuvent que s’en réjouir.
2) Il faut jouer plus vite en relance courte
Et là, vous me direz « oui, mais c’est difficile en ce moment ». Exact. Et c’est la raison pour laquelle il faut continuer. D’autant que la relance longue, si elle est facile, ne donne généralement absolument rien. En début de seconde mi-temps contre Chicago, alors que le Fire pratiquait une pression haute et plutôt efficace, souvent, les joueurs de l’Impact prenaient une fraction de seconde de trop avant de prendre une décision, et Montréal était vite embouteillé. Ce sont des détails qui s’amélioreront avec le temps, à force de travailler à l’entraînement. Comme dans le cas de l’identité, et à plus forte raison parce que la relance courte en fait intrinsèquement partie, garder le cap est la clé. Si on change les cartes à chaque tour de jeu, on travaillera inévitablement dans le vide. Avertissement : L’Impact encaissera encore des buts (bêtes) en jouant comme ça. Même quand il aura maîtrisé la technique. Sauf qu’il en marquera aussi. Bien plus, probablement.
3) Diop a coûté des points
Il s’en trouvait pour dire cette semaine qu’on n’a pas la critique aussi facile selon l’identité du gardien. Ce paragraphe leur plaira. Ou alors, plus probablement, ils feront semblant de ne pas l’avoir lu. Cela étant dit, le gardien français a raté son match et ses deux bourdes monumentales ont coûté deux points à l’Impact. Sa passe complètement ratée sur le premier but de Chicago se passe de commentaire; l’erreur est si évidente qu’il est inutile d’en discuter. Sur le second but adverse, Diop est « aux fraises » sur sa sortie aérienne. Il juge mal le ballon, est à l’origine mal placé pour le jouer, saute en retard et dévie le ballon du bout des doigts, empêchant par le fait même ses coéquipiers, bien placés, de le dégager. Comble de malheur, sa claquette envoie le cuir directement sur le front du joueur de Chicago qu’il ne faut absolument pas laisser jouer de la tête dans la surface. Bref, tout était mauvais, de A à Z. Difficile toutefois de lui en tenir rigueur, lui qui a sauvé les fesses de son équipe si souvent cette saison. Au final, il faut se poser une question : Diop a-t-il fait gagner à son équipe plus de points qu’il ne lui en a fait perdre cette saison? Comme dans le cas de Bush en 2019, la réponse est claire. Elle est claire pour Thierry Henry aussi, qui a refusé de critiquer son gardien à la suite de ce match raté.
Bref, l’Impact a stoppé sa glissade et injecté à son entourage (hormis ses supporters, pour qui l’apocalypse n’est jamais bien loin) une dose bien nécessaire de positivisme. Ce match nul est un bon résultat, bien qu’il aurait pu, et dû, être meilleur. Et c’est bien là l’enseignement à retenir : l’Impact, version déplumée, mal en point, au bord du gouffre, chez lui mais sur la route, aurait dû gagner contre Chicago, une équipe qui venait d’enchaîner deux excellents résultats, faisant carton plein contre Houston et Atlanta en gardant le zéro à chaque fois. Si là n’est pas un verre à moitié plein, c’est que je ne comprends rien à la mécanique des fluides. Ce qui est fort possible, notez bien, la physique n’ayant jamais fait partie de mes intérêts.
Direction Columbus mercredi pour le « Ceserapassimplico ».