L’équilibre était fragile. Ça n’a pas tenu. Autre défaite du bleu-blanc-noir avec moult buts adverses. Si cette défense semblait blindée il y a encore peu de temps, elle soulève maintenant bien des questions. Il convient toutefois de remettre les choses en perspective : prendre une claque contre les Red Bulls au New Jersey, ce n’est pas exactement un sentiment inconnu de la maison. Or, la glissade se poursuit. Huitième place, trois constats.
1) La défense a perdu un morceau important
Les répercussions du carton rouge idiot de Rudy Camacho se poursuivent. Depuis l’exclusion du défenseur français sur le tapis du BC Place à Vancouver, l’Impact a joué à la chaise musicale en défense. Tous les remplaçants ont eu des minutes, mais aucun n’a été satisfaisant. Yao a encore bien des croûtes à manger, Waterman a oublié comment courir depuis le confinement et Fanni semble avoir été rattrapé par son âge. Pendant cette période, on a vu l’étoile de Luis Binks, de l’avis de plusieurs le joueur de l’année de l’Impact de Montréal, pâlir continuellement. Seule constante qui expliquerait ce soudain ralentissement? L’absence de Rudy Camacho. On avait déjà mentionné en ces lignes l’apport du numéro 4 dans la défense montréalaise, son absence souligne à gros traits son importance, notamment pour Luis Binks, qui avait mentionné au lendemain du fiasco à Vancouver que Camacho lui apportait beaucoup sur le terrain comme en dehors.
2) Bojan gagne en confiance
Quel but de grande classe il nous a marqué, l’ex-Barcelonais! Mais au-delà de ça, on a vu un Bojan nettement plus à l’aise techniquement, plus déterminé à créer du mouvement, plus libre dans sa tête, en somme. Ce poste d’électron libre devant les milieux de terrain semble lui convenir, et il prend du mieux de match en match. On avait aussi souligné son apport défensif lors du match contre Philadelphie. Plus ça va, plus Bojan semble trouver sa place, mais malheureusement, à New York, il manquait quelques pièces au casse-tête pour lui permettre de pleinement déployer ses ailes. Voir le point suivant.
3) L’Impact jouait sans attaquant
Maxi Urruti semble avoir hâte à l’Halloween. Sur le terrain des Red Bulls, l’attaquant le joueur argentin avait décidé de revêtir son fameux costume d’homme invisible, comme maintes fois par le passé. Absent la plupart du temps, inutile dans ses meilleurs moments, Urruti a une fois de plus démontré à l’ensemble de la ligue que le fait qu’il ait un jour mené le classement des buteurs ne pouvait qu’annoncer une grande calamité, comme une pandémie mondiale, par exemple. De toute évidence, ce choix était forcé par la situation actuelle au sein de l’effectif. Il convient toutefois de demander à nos lecteurs, croyants ou non, de se rendre après la lecture de cette chronique à l’église la plus proche pour y allumer un lampion en implorant les cieux pour le rétablissement rapide, complet et permanent de quiconque pourra jouer à sa place.
La semaine de congé qui arrive fera le plus grand bien à cette équipe qui disparaît en seconde mi-temps. Il n’y a simplement plus suffisamment d’énergie dans les batteries. Est-ce normal? La question se pose, mais en 2020, qu’est-ce qui constitue la normalité? En cette période de transition d’un système défensif à un système offensif, de Garde à Henry, il convient de se concentrer sur les progrès accomplis, bien plus que sur les résultats. Match après match, on peut voir l’Impact jouer la possession. On l’a vu montrer de belles choses, très belles mêmes. Mais une telle transition ne se fait sans passer par une certaine instabilité, défensive la plupart du temps. Il vaut mieux éviter de juger le niveau actuel de l’équipe en se basant uniquement sur la mauvaise période actuelle, engendrée par toutes sortes de situations, contrôlables comme incontrôlables. Si les statistiques crient fort, le terrain parle. À vous de l’écouter.
Suite du récit samedi, contre Chicago, au New Jersey.