Vancouver-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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L’Impact avait toutes les cartes en main pour assurer sa qualification pour la finale de la coupe du Canada. L’Impact n’avait qu’à battre un adversaire inapte, lent, malhabile. L’Impact n’avait qu’à continuer sur sa lancée du match précédent. Mais l’Impact, c’est l’Impact, et n’en déplaise à ceux qui prétendent que ce club n’a pas d’identité, le cafouillage fait partie intégrante de son ADN. Tous pour gaffer. Un naufrage, trois constats.

1) L’Impact tenait Vancouver à la gorge
Le début de match, s’il n’était pas aussi étincelant que lors du match précédent, a tout de même eu le mérite d’établir clairement l’état des forces. Montréal était en contrôle, les Whitecaps subissaient, souffraient du pressing haut des hommes de Thierry Henry. Le bleu-blanc-noir monopolisait le ballon, et s’il avait la malchance de le perdre, Vancouver était incapable de manœuvrer et l’Impact le récupérait presque aussitôt. Bref, si les occasions n’étaient pas légion, on voyait clairement que la soirée serait longue et pénible pour les locaux et on sentait que ce n’était qu’une question de temps avant que ça débloque pour les Montréalais. Et puis…

2) L’Impact a subitement cessé son pressing haut
Comme si une cloche avait sonné à la demi-heure, l’Impact a subitement cessé d’appliquer un pressing haut sur le bloc vancouvérois. Ding! Fini. Résultat? Les joueurs de Marc Dos Santos ont soudainement eu plus de temps pour réfléchir balle au pied, le jeu s’est lentement déplacé vers la ligne médiane, et le ballon s’est plus souvent retrouvé aux abords de la surface montréalaise. Après avoir été longuement étouffé, les Whitecaps respiraient, et alors qu’en début de match la défense montréalaise n’avait qu’à se méfier des incursions du très mobile Fredy Montero, les visiteurs devaient maintenant défendre. Face à une équipe plutôt faible, oui, mais défendre quand même. Quel que soit l’adversaire, on ne sait jamais ce qui peut se produire quand le ballon est près de notre cage. Et puis…

3) Henry n’aurait pas dû faire sortir Shome
Une fois à dix, Thierry Henry a décidé d’enlever Shamit Shome du terrain pour faire place à Rod Fanni. Facile à dire avec le recul, mais c’était se tirer dans le pied. En enlevant Shome du milieu de terrain montréalais, Samuel Piette a été forcé de reculer. Et ici, je vais dire un truc qui ne me serait jamais passé par la tête avant cette folle année 2020, mais dès que Piette a cessé de se projeter vers l’avant, l’Impact ne parvenait plus à construire. Pas parce que Piette était particulièrement efficace devant, mais plutôt parce qu’en enlevant Piette, cela effaçait simplement un joueur important par lequel passer pour faire circuler le ballon aux abords de la surface. L’Impact devait gagner. L’Impact devait marquer. Sachant cela, il aurait été plus avisé de confier un rôle hybride à Wanyama en lui donnant la tâche de couvrir la défense centrale en phase défensive pour reprendre son poste de milieu en phase offensive (en évitant évidemment de se projeter trop vers l’avant). Pour renforcer l’aspect défensif, Henry aurait pu alors faire permuter Piette et Shome, le numéro six demeurant aux aguets devant la défense, tandis que Shome aurait pu reprendre le rôle offensif de Piette, qui lui convient parfaitement. En enlevant Shome et en confiant à Piette un rôle défensif, Henry se privait de ce box-to-box pourtant si précieux dans son schéma actuel en plus de créer un trou béant au milieu du terrain, pourtant dominé par Montréal lors de chaque match contre Vancouver. Évidemment, comme je le disais plus haut, c’est facile à dire avec le recul. Mais tout de même…

Pour terminer, un haïku :

Défenseur central
Plus jamais sous ce maillot
Air France illico

Allez. Philadelphie, au New Jersey, dimanche.