Vancouver-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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L’Impact s’est méritoirement imposé à Vancouver, profitant d’un adversaire encore plus inapte qu’à son passage au stade Saputo. Sur le terrain du BC Place, il n’y avait pas photo : Montréal jouait bien, Montréal avait envie, Montréal dominait. L’Impact contrôlait les débats, malgré quelques ratés défensifs qui ont fait suer les supporters. Beaucoup de tirs (cadrés!), beaucoup de buts et trois constats.

1) L’Impact était conquérant
Depuis quelques années, l’Impact entretient cette tendance à tomber à plat quand on l’attend gonflé à bloc. On l’imagine sortir des vestiaires le couteau entre les dents, bousculer l’adversaire, gagner tous les ballons et puis… prout. Mais pas cette fois! Montréal était partout. Dès l’entame du match, les hommes de Thierry Henry ont subtilisé le ballon, attaqué la surface de Vancouver, mais aussi gagné leurs duels en plus d’arriver premiers sur les deuxièmes ballons. Tout y était. Bref, Montréal était à Vancouver chez lui. Ça faisait du bien.

2) L’animation offensive portait pour une fois bien son nom
Lors de la dernière parution de cette chronique, on vous disait que l’Impact avait grandi et que les joueurs se sentaient plus libres de prendre des risques dans ce schéma adopté récemment par Thierry Henry. À Vancouver, on semble avoir passé un autre cap : celui de l’animation offensive. S’il y a quelques semaines, le jeu vers l’avant de Maciel se démarquait comme un éléphant dans le métro tellement il ne se passait rien autour de lui, à Vancouver, les passes de l’Argentin se fondaient dans la masse, dissimulées au sein d’une animation offensive où la circulation et la distribution étaient résolument réussies, notamment sur le flanc droit, où un Zachary Brault-Guillard bien en jambes a donné bien des maux de tête à la défense vancouvéroise. Plus de verticalité, plus de joueurs dans le dernier tiers, plus de circulation, plus de tirs cadrés et… plus de buts. C’est ça le foot. Maintenant il faut développer les combinaisons.

3) Samuel Piette se transforme
L’année 2020 est on ne peut plus étrange. Et la dernière bizarrerie ajoutée à cette année extraordinaire est la transformation de Samuel Piette en atout… offensif. Si les joueurs se sentent plus libres de prendre des risques, cela vaut en triple pour le milieu défensif (ou ex-milieu défensif?), qui a soudainement cessé de se remettre en question face à Vancouver, se permettant même une belle incursion dans la surface pour marquer son tout premier but en MLS. Mais au-delà de ce but important, c’est surtout son mouvement, sa disponibilité et sa contribution dans le dernier tiers qui se sont radicalement métamorphosés. Piette trouve de plus en plus ses marques, cesse de se questionner, et si son apport offensif demeure pour le moment relativement limité, ses qualités en récupération ont été immensément utiles pour reprendre le ballon plus haut sur le terrain et ainsi étouffer Vancouver pendant la majeure partie du match. On n’est pas sûr du costume, mais à ce rythme, on va vite s’y habituer.

Bref, l’Impact doit gagner mercredi. Fini les histoires de différentiel et de buts marqués. Une victoire suffira. Mais attention. En face, Vancouver avait trouvé le moyen d’être encore plus mauvais qu’au stade Saputo, un exploit. Dans le but, Hasal était franchement mauvais, n’étant pas en mesure de se ressaisir après avoir complètement raté une intervention aérienne tôt dans le match. Et Montréal n’était pas parfait, loin de là. Diop faisait l’amour à son poteau sur le tir de Bair, permettant au jeune canadien de le battre assez facilement d’un tir croisé. Camacho a une fois de plus déclenché le fiel de ses détracteurs avec un but contre son camp. Et puis il y a eu cette séquence ratée qui a mené au sauvetage sur la ligne par Zachary Brault-Guillard… Certes, le jeu vertical, un bloc haut et la possession, ça ouvre des espaces derrière, et il faut parfois travailler fort pour éviter le pire lors des contre-attaques. Raison de plus pour ne pas aider son adversaire à mettre la balle dans le but.

Mercredi, suite et fin de cette phase toute canadienne du championnat américain. Trois points pour une finale.