Ça allait bien. Le match était agréable, le score était gérable en vue de la suite du parcours. Et puis, il y a eu cette bête erreur. L’Impact se retrouve désormais obligé d’empiler les buts face aux Whitecaps et Thomas Hasal, ce qui ne sera pas une mince tâche. Une seconde d’égarement, trois constats.
1) L’Impact a grandi
Il suffit de se remémorer les deux premiers matchs joués au stade Saputo pour constater que l’Impact n’est plus la même équipe. À tâtons, tentant aussi bien que mal d’apprivoiser le nouveau schéma proposé par Thierry Henry, l’Impact peinait alors à trouver ses marques. Mais face à Toronto en cette fraîche soirée de septembre, on pouvait bien voir que les joueurs étaient plus à l’aise dans leurs rôles respectifs, plus concentrés sur leurs tâches, plus libres aussi de prendre des risques. Tout est plus clair pour tout le monde et ça se ressent dans l’exécution, dans les idées et dans les intentions. Et dans la confiance, surtout. Même pour Samuel Piette, de loin le joueur le plus hors de sa zone de confort, même s’il reste encore beaucoup de travail à faire dans les réflexes offensifs. Et ça ne vaut pas que pour lui; les hésitations ralentissent encore trop la machine offensive montréalaise.
2) Wanyama valait pour deux
Ça sautait aux yeux : Victor Wanyama mangeait le milieu de terrain. Le Kényan en menait large devant la défense montréalaise, que ce soit défensivement ou en relance. Toujours au bon endroit, très souvent supérieur dans les duels, l’ancien de Tottenham a démontré encore une fois toutes ses qualités balle au pied, en plus d’aller marquer un but-pas-but-oui-but pour ramener les siens dans le débat. Le lien de confiance qui s’est installé entre lui et Maciel a permis et permettra encore des manœuvres risquées, mais réussies dans de petits espaces pour se sortir du pétrin, et ce duo s’inscrit comme une valeur sûre si Henry décide un jour de revenir à deux milieux axiaux.
3) Le résultat n’est pas scandaleux
D’accord, le but de la victoire de Jozy Altidore n’aurait jamais existé, n’eût été un pet de cerveau de Rudy Camacho. Mais si l’on revient au quart d’heure de jeu, voire aux vingt minutes qui ont précédé cet instant, Toronto avait eu l’occasion à maintes reprises de mettre la balle au fond. Montréal poussait pour gagner face à un adversaire de toute évidence prenable, et ça laissait un flottement derrière. Et Toronto en a profité. Altidore, Pozuelo, ça manquait de finition pour des joueurs qui nous ont habitués à mieux. Bref, le résultat final n’est pas un vol.
Pas un vol, certes, mais l’Impact méritait mieux. Méritait? Non, c’est faux. Quand on gaspille des occasions comme Taïder qui rate la balle de but de Brault-Guillard, incapable même de placer sa tête dessus, y allant d’une reprise de l’épaule plutôt moche, on ne « mérite » pas mieux. Surtout quand on sait que les tirs cadrés arrivent au compte-gouttes. On ne « mérite » pas mieux non plus quand on est incapable de se dire qu’un match nul est un résultat favorable dans le contexte actuel. Allô? Thierry? Et on ne « mérite » certainement pas mieux quand cette fixation sur les trois points nous amène à jouer un coup franc n’importe comment à n’importe qui à la 89e minute. L’Impact ne méritait pas mieux. L’Impact aurait dû faire mieux.
Direction Vancouver en quête d’un miracle au BC Place. Premier épisode dimanche, en espérant une suite.
Les photos du match, gracieuseté de Ludovick Martin.