Les matchs se suivent et ne se ressemblent pas. Après un bien pauvre spectacle au stade Saputo quelques jours auparavant, les deux équipes se sont retrouvées, et ressaisies, sur le terrain du BMO Field. Et du spectacle, tout comme du plaisir, on en a eu. Ou alors était-ce simplement un match normal, mais qui nous semblait extraordinaire après avoir vécu l’endormitoire du match précédent? Quoi qu’il en soit, l’Impact est ressorti de Toronto avec la victoire. Une victoire qui fait un bien fou et nous permet de prétendre encore un peu que Toronto pourrait ne pas se hisser en finale du championnat canadien. Trois points d’écart, trois constats.
1) On a vu la façon positive de défendre
Après avoir vu la négative bien qu’efficace façon de défendre lors du match précédent, on a pu voir la façon positive de défendre sur le terrain du BMO Field. Si au stade Saputo, l’Impact attendait passivement, se contentant de ne pas laisser passer son adversaire, ou le ballon, ou les deux, cette fois, on a vu une équipe qui défendait en bloc, mais avec une idée : celle de récupérer le ballon pour en faire quelque chose. Cela a permis de récupérer le ballon plus haut sur le terrain et d’agir rapidement en contre en profitant des espaces boulevards pistes d’atterrissage laissées derrière par Toronto. Or, cela a aussi permis à Toronto de profiter à plusieurs reprises de l’impatience des Montréalais, coinçant parfois un ou plusieurs joueurs partis à la pêche. Mais ça a quand même tenu derrière.
2) Diop était en grande forme
Et si ça a tenu derrière, c’est en grande partie grâce à Clément Diop qui a plusieurs fois dû jouer les pompiers et sortir des arrêts réflexes pour empêcher les Torontois de faire jaillir le sang. On placera en tête de liste son arrêt face à Altidore qui reprenait la balle au bond aux six mètres à la 43e minute, mais son influence positive s’était fait sentir bien avant, alors qu’il avait stoppé le coup franc du même Altidore dès la seconde minute et avait imposé sa présence rassurante tout au long du difficile début de match des Montréalais. Un gardien, c’est ça : des arrêts, oui, mais aussi la capacité de rassurer tout le monde quand c’est difficile. Le gardien, c’est le patron de la surface et un patron doit être un leader. Comme Diop à Toronto. Premier vrai gros match du portier français cette saison, arrivé au moment opportun.
3) On a vu du mieux en attaque
Si les deux matchs précédents avaient été plutôt compliqués sur le plan offensif, malgré un résultat positif contre Vancouver, à Toronto, on a pu voir quelques séquences bien orchestrées. Malheureusement, hormis Quioto et Lappalainen (quand il n’est pas complètement vidé), ça reste léger sur le plan de la qualité aux abords de la surface et dans celle-ci. Si l’animation a pris du mieux, il reste difficile de concrétiser des actions quand la dernière passe est envoyée au troisième poteau ou, si elle est bien mesurée, que l’homme à la réception ne tente même pas de mettre le pied sur le ballon. On retiendra toutefois que les opérations ont été nettement plus réussies quand Maciel et même Raitala (!) se sont subitement projetés vers l’avant. Plus de monde devant, ça donne plus d’options. Plus d’options, ça donne plus de mouvement. Plus de mouvement, ça donne plus d’occasions. Qui l’eût cru? (Tout le monde, depuis toujours.)
Bref, Thierry Henry tient peut-être quelque chose. Ce schéma qui semblait temporaire au premier coup d’œil, monté en raison des absents du moment, est probablement une piste de solution à étudier sérieusement. Au final, en 180 minutes contre Toronto, les rouges n’auront marqué qu’une seule fois, sur penalty, avant d’en foirer un second de manière magistrale. Attention toutefois de ne pas céder à la tentation des résultats immédiats et de privilégier les solutions à court terme au détriment du plan à long terme sur lequel on avait commencé à travailler. À Montréal, on sait fort bien que la gestion au jour le jour ne fonctionne simplement pas.
Prochaine soirée au programme le 9 septembre, au stade Saputo, où se produira de nouveau le duo d’humoristes hispanophones « Ale y Pablo ». Soyez-y. Si vous le pouvez, du moins.