Enfin! L’odeur de la pelouse fraîchement coupée, les lignes blanches découpant le tapis vert, le bleu océan des tribunes, malheureusement presque vides… L’Impact était de retour chez lui, au stade Saputo. Pour l’occasion, il recevait les Whitecaps, qui malgré l’énergie déployée par leur entraîneur Marc Dos Santos sur la touche, semblaient bien décider à ne pas jouer les trouble-fête en ces journées de retrouvailles entre le bleu-blanc-noir et quelques-uns de ses partisans. Une équipe et demie, 250 spectateurs, trois constats.
1) Le schéma était bizarre… mais très efficace
À la publication des alignements, on se demandait ce que Thierry Henry avait dans sa manche. Défense à trois? Lappalainen latéral gauche? Quioto seul devant? Finalement, on a eu droit à une espèce d’hybride de défense à 4-mais-à-3, avec un Brault-Guillard qui arpentait le flanc tandis que Raitala, lui, restait derrière. Mais c’est en milieu de terrain que le point d’interrogation était le plus gros. Comment faire jouer Taïder, Wanyama, Maciel et Piette ensemble? En plaçant Maciel, Wanyama et Piette devant la défense, principalement. Si cela a amené Piette à soutenir l’attaque plusieurs fois, une vision toujours un peu particulière, au moins ça aura eu le mérite de complètement étouffer le milieu de terrain des Whitecaps et d’empêcher les relais vers Cavallini. Cela dit, était-ce vraiment nécessaire de blinder le milieu à ce point contre une équipe globalement inapte au milieu? Ça a marché, en tout cas. Le contraire aurait quand même été spectaculairement surprenant.
2) Lappalainen est de retour
Autre signe que la vie revient graduellement à la normale, le Flying Finn a retrouvé ses ailes et a survolé le faible flanc droit des Whitecaps comme s’il jouait parfois contre des enfants. Après avoir brutalisé Dajome et Veselinovic pendant un moment, Lappalainen a été muté sur la droite, on se sait trop pourquoi, à part peut-être pour amener les deux Whitecaps nommés précédemment au bord des larmes en leur mettant soudainement Quioto dans les pattes. À son retour sur la gauche, le Finlandais a poursuivi le travail de violence psychologique en acceptant une passe miroitante de l’ami Maciel pour détaler et aller enfiler battre le très solide Thomas Hasal. Bref, à l’instar de la MLS, Lassi is back. Bon, c’était quand même juste Vancouver en face, mais c’était bien.
3) Maciel a confirmé
Ça faisait un moment qu’on n’avait pas vu Maciel. En fait, lors de la dernière et seule fois qu’on l’avait vu, il y a un mois et demi, l’Argentin avait passé 73 minutes à distribuer de bons ballons contre Toronto. Contre Vancouver, c’était comme s’il ne s’était écoulé qu’une semaine depuis son dernier match. Maciel était prêt, concentré, discipliné, en forme, en contrôle et, bien qu’il ait eu moins l’occasion de toucher au ballon que contre Toronto, il a tout de même lancé quelques succulentes offrandes vers ses coéquipiers, notamment à Lappalainen, pour le but du 2-0. L’échantillon est faible, mais il apparaît évident qu’Emmanuel Maciel donne des passes qui goûtent le ciel.
Il faudra toutefois songer à organiser un peu mieux l’attaque. Hormis deux coups de génie (dont ce fabuleux centre de l’extérieur du pied à Quioto venant de l’homme qui ne sait supposément pas centrer), l’attaque projetait quand même une forte impression de poules sans tête, où chacun faisait un peu n’importe quoi. Vous me direz, avec raison, que Taïder en 10/9 et demi/attaquant de pointe était un scénario qui laissait envisager le pire, mais au-delà du scénario, le rôle des acteurs était à préciser. Encore plus quand on a changé ce qui allait bien (Lappalainen à gauche) pour essayer autre chose sans raison apparente. Ajoutons à cela un Taïder qui court dans tous les sens, puis un Urruti faisant du Urruti venu en relève au Franco-Algérien, et force est de constater que ce n’est pas avec ça qu’on va à la guerre. Si les passes de Maciel goûtent le ciel, ça prend quand même un minimum de structure devant pour régulariser la distribution. Mais qui sait? Peut-être qu’au pied de l’arc-en-ciel se cachera un trésor. Ça va bien aller, Montréal.
Bref, la rentrée fut bonne dans son ensemble, malgré les tribunes tristement vides. On saluera toutefois autant 1642 Montréal que le Kop, qui ont fait ce qu’ils pouvaient pour appuyer l’équipe. Vous êtes des guerriers.
Parlant de guerriers, on espère en voir sur le terrain vendredi prochain. C’est contre l’imbuvable voisin ontarien, faut-il le rappeler…