L’Impact s’impose en offrant une prestation un peu plus convaincante, mais face à un DC United en mode préparatoire. Si la cohérence était de retour dans la composition d’équipe, il n’en demeure pas moins que les hommes de Thierry Henry ont eu du mal à s’imposer clairement. Trois points, enfin, et trois constats.
1) Bojan a enfin trouvé ses jambes
Peut-être que l’heure tardive du coup d’envoi lui rappelait les belles soirées estivales sur les terrasses de la Rambla, mais Bojan était méconnaissable sur le terrain. Entreprenant, direct, incisif, l’ancien du FC Barcelone avait laissé de côté son costume de gars mal à l’aise au party pour enfiler de nouveau celui de « nouveau Messi », bien qu’il en ait perdu plusieurs des accessoires au fil des ans, entendons-nous. Bref, Bojan était entreprenant, voulait le ballon, et ça faisait beaucoup de bien dans le jeu montréalais. Très mobile dans le tiers offensif, on ne savait pas trop où il jouait, ce qui n’est en soi pas une mauvaise chose étant donné que personne ne connaît réellement sa position de prédilection. C’était bien.
2) Ça jouait plus haut et ça jouait mieux
Dès l’entame du match, on a vu l’Impact se placer très haut sur le terrain en possession. On pouvait même régulièrement apercevoir l’un ou l’autre des défenseurs centraux se positionner dans le rond central dans la moitié de terrain adverse pour contribuer à la circulation du ballon. En jouant plus haut, on s’approche forcément du but adverse, mais encore faut-il se créer des occasions. Si le mouvement du ballon était encourageant, ça manquait toutefois d’idées et de percussion, surtout du côté droit, où se côtoyaient Piette et Urruti, deux des joueurs ayant tendance à ralentir le jeu plutôt qu’à l’accélérer. Bref, c’était encourageant, mais ça manquait encore gravement de « punch ». Avoir un joueur (ou plusieurs!) dans la surface de réparation adverse de temps en temps pourrait potentiellement être bénéfique. Peut-être. Je ne sais pas. Mais il me semble.
3) DC United était venu en touriste
Pas d’attaquant dans le onze de départ, des substitutions précoces pour faire place à des joueurs d’apparence U14, des simagrées pas du tout convaincantes de Ben Olsen, bref, on aurait dit que DC United était simplement venu conclure son camp préparatoire en ayant hâte de rentrer à la maison pour retrouver la routine quotidienne. Même Felipe a fait tout en son pouvoir pour terminer plus tôt que les autres, sans succès. Et c’est un peu ça qui fait peur, quand on y pense. C’est DC United, qui n’est déjà pas un foudre de guerre. Alors un DC United dilué, contre lequel l’Impact ne ménage pas ses efforts pour terminer avec une courte victoire, gracieusement offerte par l’inapte Frédéric Brillant, ce n’est pas ce qu’il y a de plus encourageant.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Avec cette victoire, l’Impact peut se qualifier pour la suite à condition que… euh… si jamais New York… ou Colorado… euh… Bref, si les autres ne font pas n’importe quoi, l’Impact aura encore la chance de soulever la Coupe Mickey de l’Univers et de gagner une place en Coupe intercontinentale des champions COVID, où l’attendent déjà Liverpool et le Bayern. Il me semble que c’est ça, du moins.
Plus sérieusement, l’Impact rapporte trois points sur neuf de son périple en Floride. Si ce n’est pas catastrophique, la prestation générale fut peu probante. La mixture préparée par Henry en début de saison, une fois transposée à Orlando, a été arrosée de grandes lampées de n’importe quoi, puis mélangée à une demi-tasse d’improvisation pour ensuite être saupoudrée d’une pincée de cohérence, qui vient, il faut le reconnaître, donner un peu de goût à l’ensemble.
Ce n’est pas fini! Ou peut-être que oui? On verra. À bientôt. Ou pas.