Parfois, on rate son match, parfois on fait ce qu’on peut. Si le match contre New England était dans la première catégorie, celui contre Toronto était plutôt dans la deuxième. Malgré une autre composition d’équipe tirée d’un conte de Disney, l’Impact a cette fois au moins répondu présent, avant de s’effacer aux moments où il ne fallait pas. Deux matchs, aucun point, trois constats.
1) L’acquisition de Quioto est un sacré bon coup
On le savait déjà, mais face à Toronto, Quioto a une autre fois démontré l’étendue de ses capacités. En plus de martyriser le gros Omar Gonzalez pendant 80 minutes, le panzer hondurien a créé beaucoup de remous, en plus de faire de beaux appels, notamment sur le premier but montréalais. Physique, robuste, intelligent, habile et puissant, il a tout de l’attaquant de pointe dont l’Impact a besoin. Malheureusement, il est résolument plus à l’aise sur le flanc. Cela dit, gageons qu’on ne trouve plus personne pour crier sur tous les tweets que c’est une pomme pourrie qui va empoisonner l’atmosphère du vestiaire.
2) Maciel était une bouffée d’air frais
On ne savait pas trop à quoi s’attendre de l’Argentin, mais après coup, force est de constater qu’Olivier Renard a déniché un joueur très habile balle au pied. Tout en fluidité, le numéro 25 de l’Impact a distribué les ballons, la plupart du temps sans fausse note, avec une aisance qui laisse présager de très belles choses. Ça faisait fort longtemps qu’on n’avait pas vu un joueur de l’Impact distribuer aussi bien le ballon. Certes, les rouges ayant reçu la directive de ne pas pourchasser le ballon, Maciel a profité de beaucoup de temps balle au pied pour ajuster ses envois. Aussi, côté défensif, ce n’était pas toujours la grande vaillance (mais c’était pareil pour Saphir Taïder, plus souvent spectateur qu’acteur). À voir dans un autre genre de match, avec moins de temps pour réfléchir, voire à une autre position. Cela dit, gageons qu’on ne trouve plus personne pour crier sur tous les tweets que c’est un rejet de San Lorenzo qui ne vaut rien puisqu’il n’a jamais su percer chez les pros.
3) L’Impact était cramé après 70 minutes
L’Impact n’a pas tenu physiquement. Et ça, c’est en grande partie grâce à l’excellente gestion de match de Greg Vanney, qui a notamment laissé le ballon à l’Impact pendant une grande partie de la seconde mi-temps. Les hommes en gris se sont essoufflés à tenter de trouver une faille dans le bloc torontois, très compact, attentiste, puis les rouges ont profité du fait que Taïder et Piette n’avaient plus rien dans les jambes après 70 minutes pour gérer tranquillement la fin de match. Côté montréalais, en rentrant Bojan, Jackson et Okwonkwo entre la 68e et la 79e minute, on s’attendait à obtenir un regain d’énergie. Il n’est malheureusement pas venu. Hormis un ou deux flashs intéressants, les trois substituts de fin de match n’ont pas amené le dynamisme auquel on était en droit de s’attendre dans une telle situation. Si Okwonkwo mérite le bonnet d’âne, n’ayant absolument rien accompli de pertinent lors de sa présence sur le terrain, on retiendra surtout que Bojan a montré une autre fois qu’il ne possédait absolument aucune qualité de leader. Et ça, c’est un grave handicap. Un joueur de ce statut ne peut absolument pas être « juste un autre joueur » qu’on fait monter au jeu en espérant remonter au score. Un joueur comme lui devrait faire la différence, et non susciter l’indifférence.
On peut d’ores et déjà dire que l’Impact a raté sa rentrée. Un bien morne zéro sur six et absolument rien pour nous convaincre que l’équipe a ce qu’il faut pour prendre trois points contre DC. Des questionnements, des doutes, des compositions qui font froncer les sourcils. D’accord, on ne sait pas tout. Il est possible qu’on doive ménager Brault-Guillard et qu’on tente donc de trouver une solution temporaire, à coups de 45 minutes, au poste de latéral droit. Reste que ces 45 minutes-là comptent aussi. Quand on voit un Shamit Shome manœuvrer dans la surface face à Laryea comme s’il trimballait une brouette pleine de fumier, il y a de quoi se poser des questions. Par exemple, on peut se demander qui sera au poste de latéral droit contre DC United; Piette? Shome? Brault-Guillard? Bush? Les paris sont ouverts.
Prochain match, le 21 juillet, à 22 h 30. C’est tard. Très tard. Trop tard.