New England-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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La reprise était attendue comme le retour du printemps, comme l’arrivée des doux rayons de soleil après un long hiver froid et dur. Et au moment de sortir pour profiter du beau temps, la tempête s’est pointée, nous laissant trempés par une pluie froide et violente. Bref, l’Impact est réapparu sur le terrain, quatre longs mois après son dernier match, mais il ne nous a pas donné satisfaction, loin de là. On ne le reconnaissait plus. Plus du tout, en fait. Trois constats et bien plus de doutes.

1) Thierry Henry a eu trop de temps pour réfléchir
Nous l’avons tous appris en même temps : quand on se retrouve confiné du jour au lendemain, sans possibilité de sortir, sans activités extérieures, on se retrouve vite enfermé dans notre tête. Pour certains, cela peut permettre d’innover, de se remettre en question de manière positive, de se réorienter après avoir fait le point. Pour un homme de foot comme Thierry Henry, la réflexion a forcément porté sur son équipe, son système de jeu, ses tactiques et son effectif. Le problème est que le confinement a subitement pris fin alors que Titi était arrivé au chapitre portant sur l’expérimentation, et plus précisément au module « Essayons n’importe quoi ». Cette première mi-temps sous le signe de l’expérimentation a fait peur, très peur même. Pendant de longues minutes (45 plus arrêts de jeu), on s’est demandé ce qui se passait, qui jouait où et quel était l’objectif. C’était horrible. Vers la fin de la mi-temps, on a eu droit à un gros plan sur l’entraîneur montréalais qui semblait lui aussi se poser beaucoup de questions, comme s’il venait d’arriver au terrain et découvrait que la feuille de match avait été préparée par Donald et Goofy. Bojan à gauche, Piette latéral droit, on se serait cru dans un dessin animé.

2) Piette n’est pas un latéral droit
Ça va vite devenir compliqué si on décide de faire jouer l’ami Samuel ailleurs qu’à la seule position où il est réellement à l’aise. Malheureusement pour lui, cette place est désormais prise par quelqu’un qui possède un CV largement plus étoffé que le sien. Samuel Piette a des qualités, mais pas celles nécessaires pour jouer au poste de latéral droit. Du moins pas à notre époque. De nos jours, les latéraux sont athlétiques, rapides, entreprenants et continuellement porté vers l’avant. Piette lui, est le roi de la récupération. C’est un travailleur ultra défensif qui, balle au pied, opte pour la sécurité plutôt que pour la prise de risques. Bref, il a le profil diamétralement opposé à celui d’un latéral moderne. Forcément, en plus de ne rien apporter offensivement en première mi-temps, le pauvre a dû faire son gros possible défensivement, du côté du très mobile Penilla, ce qui s’est avéré très compliqué à plusieurs occasions. C’était le gros malaise de cette incompréhensible première mi-temps. Heureusement, on l’a replacé en seconde mi-temps, et ça a tout de suite mieux été pour le numéro 6 de l’Impact.

3) New England était prêt
D’accord, ce n’était pas très difficile d’avoir l’air plus cohérent que l’Impact sur le terrain de Mickey. Toutefois, New England a maintes occasions semblait tourner rondement. Ça se trouvait sur le terrain, la complémentarité était évidente, le jeu était structuré. Le Revolution, contrairement à l’Impact, avait l’air d’une équipe de foot. La préparation était bonne, on savait quoi faire, comment le faire, où appuyer. Certes, le milieu en porte tournante de l’Impact a bien facilité les choses aussi, il faut le dire, mais les joueurs de New England étaient à 100 %, du début à la fin. On était sorti de l’hôtel pour aller chercher trois points, quoi.

Tout n’était pas noir dans le camp montréalais heureusement. Parmi les étoiles les plus brillantes, il faut souligner l’excellent match de l’éternel mal aimé Rudy Camacho, qui a montré l’étendue de ses qualités. Celui qu’on imagine toujours sur le banc a joué sa carte et vient de gagner plusieurs points dans cette défense où la concurrence est énorme. La classe, Rudy.

Prochain match contre Toronto, le 15 juillet. Peut-être Thierry Henry aura-t-il retrouvé la raison d’ici là.