Malgré la défaite, on a passé une sacrée soirée au stade olympique de Montréal. Entre la maigre foule très bruyante, les simagrées des adversaires, l’arbitrage tragicomique par moments et les nombreux rebondissements (du ballon, mais pas seulement), l’immersion en Ligue des champions était totale et complète. C’est toujours spécial, pas mal plus qu’un samedi après-midi contre Columbus, et c’est exactement pour ça qu’on adore cette compétition continentale. Si seulement l’Impact ne s’était pas tiré dans le pied… Retour sur ce quart de finale aller en trois constats.
1) L’Impact a raté sa première mi-temps
Constat facile pour quiconque a regardé le match. Mais pourquoi est-ce que les choses ont mal été? Visiblement, l’Impact savait à quoi s’attendre. Il avait densifié son milieu en insérant Wanyama aux côtés de Piette et Taïder histoire de contrer un adversaire qui aime bien attaquer plein axe. Malheureusement, encore aurait-il fallu laisser le ballon à Olimpia pour profiter de sa désorganisation en reconversion rapide, en exploitant son très faible flanc gauche. À la place, la bande à Henry a joué la possession, s’est fait planter deux fois en contre (plein axe!), a omis d’exploiter l’espace sur le flanc gauche de son adversaire et a au bout du compte fait tout ce qu’il ne fallait pas faire quand on joue contre Olimpia. Quarante-cinq minutes à oublier.
2) Les changements ont été positifs
Il faut l’admettre, l’arrivée d’Okwonkwo sur le terrain a, comme à Dallas, dynamisé le jeu de l’Impact. Or, sachant ce qu’on savait, ce n’était pas non plus un coup de génie que d’aller foutre dans les pattes du très inapte latéral gauche hondurien un bonhomme technique, rapide et physique. Ça ne pouvait logiquement que fonctionner. Les autres changements ont également fait du bien. Si Jackson-Hamel avait laissé un très moyen souvenir de son match à Dallas, cette fois, l’attaquant était plus en verve. Bien placé à plusieurs reprises, il n’a toutefois pas trouvé le moyen d’exploiter les bons ballons qu’on lui envoyait. Ballou a quant à lui fait forte impression pour la première fois depuis longtemps, mais dans un contexte qui lui convenait à merveille. Sans aucune responsabilité défensive ni considération tactique à garder en tête, il a pu se concentrer uniquement sur ce qu’il fait le mieux : attaquer, provoquer, dribbler et étourdir les défenseurs. Coaching pas gagnant, mais presque.
3) Piette était un peu l’intrus en seconde mi-temps
Si les changements ont amené bien du positif, il reste que pendant toute la seconde mi-temps, Samuel Piette évoluait largement hors de son rôle, ce qui lui donnait parfois des allures de chien dans un jeu de quilles. Il faut bien avouer que quand on a besoin de marquer, le premier réflexe n’est certainement pas d’envoyer Samuel Piette à l’attaque, en soutien à l’attaquant de pointe, toujours posté aux abords de la surface ou carrément dans celle-ci. Bref, c’était un brin étrange comme situation. Idéalement, il aurait fallu remplacer Piette par Jackson-Hamel et replacer Urruti derrière l’attaquant. Or, la condition physique de l’Argentin ne le permettait peut-être pas. Par contre, connaissant la qualité de frappe de Wanyama et son aisance technique, peut-être aurait-il été plus avisé de le placer aux abords de la surface pour profiter des ballons égarés?
Avant de conclure, le diaporama du match, gracieuseté de Ludovick Martin.
Bref, l’Impact s’est tiré dans le pied et plombé les ailes en faisant n’importe quoi en première mi-temps. Si tout peut encore arriver et qu’une qualification n’est absolument pas à écarter, il reste que quand on joue de la sorte pendant 45 minutes, on se complique largement la tâche pour la suite des débats. Le travail sera ardu, dans un milieu hostile, dans un climat difficile, sans compter les aléas de la « Concachampions ». Penalty-coup de pied de but-corner, et tout ça. Qui plus est, Olimpia récupérera son fer de lance, l’imposant Justin Arboleda, qui pourrait bien compliquer plus encore le projet.
Allez. Congé ce week-end, puis direction Honduras pour la suite des aventures de Titi en Amérique centrale.