Dallas-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. L’Impact a ramené un point de Dallas. Mieux encore, cela faisait six ans que l’Impact n’avait pas marqué au Toyota Stadium. Alors qui de mieux que Maxi Urruti, le joueur montréalais qui connaît le mieux l’endroit, pour briser le mauvais sort? L’homme qui ne marque jamais a maintenant trois buts à son compteur en 2020, sans oublier cette frappe du tonnerre à Saprissa, malheureusement annulée. Et si le système de jeu lui convenait parfaitement? Trêve de suppositions, passons aux trois constats.

1) On a pu constater l’importance d’un avant-centre imposant physiquement
La titularisation de Jackson-Hamel était à première vue surprenante, il faut bien l’avouer. Mais dans l’absolu, lui donner sa chance à Dallas pour préserver Okwonkwo en vue du match de ligue des champions était la bonne chose à faire. Et donc, « AJH » profitait d’une énième chance de se faire valoir. Énième chance ratée, malheureusement, puisque le produit de l’académie n’a absolument rien amené sur le terrain. Le contraste dès la montée d’Okwonkwo fut assez prononcé : le Nigérian a immédiatement mis la défense sous pression en poursuivant les ballons profondément, en allant se battre loin dans le dernier tiers, mais aussi en protégeant bien les ballons dos au but pour permettre aux siens de remonter le terrain et d’ainsi avoir des solutions de passe. Bref, un gros bonhomme, physique, habile, souvent bien placé, ça aide énormément.

2) L’Impact a trop reculé
D’accord, les sept minutes de temps additionnel, bien qu’elles ne soient pas exagérées, n’ont pas aidé l’Impact. D’accord, les jambes commençaient à être lourdes. D’accord, Dallas pesait fort depuis un moment. Mais pourquoi jouer si bas? Pourquoi se replier bêtement dans le dernier tiers, presque tous campés dans la surface de réparation, et subir les vagues d’attaques à répétition? S’il y a bien un vieux défaut à gommer le plus rapidement possible, c’est cette sale tendance à ne pas savoir casser le rythme du jeu en fin de match quand l’adversaire pousse pour égaliser ou prendre les devants. Au lieu de laisser la balle à l’adversaire, il faut tenter de la subtiliser, de gagner les fautes, de perdre du temps. On l’a bien vu à Dallas : il suffisait de gagner une petite minute pour ramener deux points de plus. À travailler.

3) Ça manquait d’énergie en milieu de terrain
Le moins qu’on puisse dire c’est que ça jouait parfois en marchant à Dallas, même si pour une fois il ne faisait pas 30 degrés sur le terrain. Signe inquiétant? Pas vraiment. On sait qu’un gros match devait avoir lieu trois jours plus tard. On peut donc comprendre que le duo de milieux axiaux lève un peu le pied, ne serait-ce que pour éviter les blessures. Qui plus est, c’était difficile pour Jackson-Hamel et par extension, ça rendait les choses plus complexes pour tout le monde autour de lui. Plutôt que de jouer un style plus direct, on était parfois forcé de chercher plus longtemps des options de passe, ce qui ralentissait le tempo. Quoi qu’il en soit, Victor Wanyama devrait voir le terrain bientôt, ce qui devrait largement aider à dynamiser les choses. Et à casser le rythme en fin de match.

Au final, l’Impact ramène un point de Dallas, ce qui est très bien. Ce qui est également très bien, c’est que l’Impact n’a perdu aucun de ses quatre premiers matchs en 2020. Qui aurait parié là-dessus? D’accord, l’équilibre est précaire et tout ça aurait bien pu tomber du mauvais côté de la clôture à quelques reprises. Toutefois, le groupe travaille fort et récolte des résultats, ce qui ne peut que le mettre en confiance à l’aube d’un autre duel en ligue des champions. Des améliorations sont nécessaires, mais les pistes de solution sont là. On sait sur qui on peut compter, sur qui on ne peut pas compter et quel type de joueur pourrait venir donner un coup de main. Bref, les choses sont claires, et cette clarté est attendue depuis longtemps, comme la lumière au bout d’un tunnel interminable.

Prochain arrêt, station Pie-IX et le Stade olympique, pour recevoir un visiteur au nom tout désigné.