Montréal-Saprissa : Trois constats sur l’Impact

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Contre toute attente, ils l’ont fait. Bien que le match retour s’annonçait compliqué pour Thierry Henry et ses hommes, des choix simples, mais efficaces, ont permis à l’Impact de mettre des bâtons dans les roues du vélo costaricain. Une soirée typique de ligue des champions, sans but à célébrer toutefois, même si on a failli vivre la répétition du fameux Mallace-Porter, avec Shome et Quioto en lieu et place des acteurs de 2015. Quelle folie ça aurait été. Allez, hop, une qualification et trois constats.

1) Ce n’était pas un grand match, mais c’était fort intéressant
On ne se cachera pas, ce n’était pas le match à montrer à votre beau-père qui ne jure que par le hockey pour tenter de le convertir au soccer. Toutefois, s’il apprécie particulièrement les tergiversations stratégiques du baseball, il y avait peut-être moyen de l’accrocher. On a eu droit à une belle gestion de match par Thierry Henry, qui n’a pas hésité à passer du 5-3-2 au 5-4-1 à la demi-heure de jeu. Voyant que Saprissa se retrouvait constamment avec un joueur complètement seul sur un flanc en phase de possession, Henry a ordonné à Quioto, puis à Bojan, puis à Quioto encore, de venir épauler le trio de milieux. Les deux lignes de cinq et de quatre joueurs à plat opposées à Saprissa ont empêché les visiteurs de développer un jeu vertical, eux qui ont par ailleurs complètement disparu de l’axe du terrain. Le jeu somme toute lent développé par les Costaricains sur les ailes a avantagé l’équipe locale, qui aurait autrement souffert si Saprissa avait pu augmenter le rythme. Mais on le sait, sur la moquette du stade, le fardeau revient à l’équipe qui doit animer le jeu.

2) Tout le monde a contribué
L’Impact a fait preuve d’une très belle solidarité sur le terrain du Stade olympique. Chacun des joueurs était excessivement concentré, la communication était évidente et efficace, le bloc était soudé. Derrière, le gardien était là quand il devait intervenir. Si la tension était palpable, on sentait quand même une belle confiance, voire un certain contrôle des débats. Chaque détail avait été réfléchi, voire répété. Rien n’était laissé au hasard. On avait même pensé à intégrer les ramasseurs de balle dans l’équation, eux qui s’assuraient de continuellement laisser traîner le ballon plutôt que de le donner aux joueurs adverses. Si l’Impact peut maintenir un tel niveau de participation de chacun de ses membres sur et en dehors du terrain, saines seront les bases sur lesquelles travailler en 2020.

3) Les petits nouveaux ont bien fait
Sejdic, Binks et Waterman ont joué un fort match. Tous appelés à jouer en raison des problèmes physiques de titulaires, les trois jeunes ont performé à un niveau fort acceptable. Luis Binks, notamment, a démontré tout son potentiel en défense centrale et avait carrément l’air d’un vétéran aguerri en dispensant ses conseils à ses coéquipiers. Waterman, lancé dans le bain à la mi-temps, a montré de meilleures dispositions qu’au Costa Rica, où la parade passait parfois un peu trop rapidement pour lui. On a pu noter une nette amélioration dans le jeu du jeune Canadien, même si, parfois, son temps de réaction était un peu lent face aux vétérans de Saprissa. Il convient de rappeler qu’il y a deux ans, Waterman jouait au niveau universitaire et en PDL. Sejdic, lui, fait continuellement un boulot honnête, peu étincelant, mais intelligent et efficace, à l’image de ses premières minutes en MLS face au LA Galaxy en 2019. Tout indique donc que l’Impact profite d’une belle profondeur qui lui sera certainement utile en MLS, surtout que son aventure en Ligue des champions se prolonge.

Avant de conclure, revivons le match en photos
avec les superbes clichés de Ludovick Martin.

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Bref, l’aventure continentale de l’Impact se poursuit. Et on a déjà hâte au prochain rendez-vous, puisqu’avec quelques matchs de plus dans les jambes, la troupe de Thierry Henry aura probablement eu le temps de développer un peu plus ses principes de jeu. Principes qu’on a d’ailleurs hâte de découvrir un peu plus ce samedi face au New England Revolution, en espérant un spectacle plus animé que face à Saprissa, mais avec tout autant de plaisir à regarder sur le plan tactique.