Montréal-Cincinnati : Trois constats sur l’Impact

Publié par

Ce match, c’était un peu comme une botte qui perce pendant une grosse averse au milieu d’une randonnée difficile. L’Impact avait mal aux pieds, il a maintenant un trou dans sa botte, un bas mouillé et une rivière à traverser. Quoi qu’il arrive, on sait une chose : ça sentira le pied une fois rentré à la maison. Reste à voir si on ramènera un casseau de fraises sauvages à savourer ou si le bâton de marche cassera à la prochaine ascension. Un bas, deux bottes, trois constats.

1) Cabrera est un génie
Le bon Wilmer a évidemment confondu tout le monde samedi soir au stade Saputo. Alors que les supporters rentraient à la maison médusés par tant de médiocrité, Cabrera, lui, se frottait les mains d’avoir si bien préparé ses joueurs à la finale du championnat canadien. Nacho avait joué, et tenu, 90 minutes. Okwonkwo, lui, avait montré de beaux flashs offensifs en seconde période et le rusé Wilmer l’avait bien entendu préservé pour la finale en le sortant vers la 70e minute alors que l’homme en prêt de Bologne commençait à chauffer l’adversaire et à réveiller la foule. Bojan, aussi, avait été protégé, tout comme l’ensemble de l’équipe, à qui il avait donné l’ordre de ne pas trop forcer dans les duels pour éviter les blessures. On voit ici la marque des champions; la signature de l’entraîneur ayant remporté la US Open Cup 2018. Bon, d’accord, je l’avoue, c’est un peu (beaucoup) tiré par les cheveux.

2) Huit, ça suffit
Saphir. T’as entendu? La foule t’a hué quand tu t’es pointé pour tirer un coup franc direct bien placé en première mi-temps. Les gens en ont marre. Révolue est l’époque où la foule ne savait pratiquement que compter les buts marqués. Au fil des ans, les spectateurs ont développé une solide compréhension du jeu et sont désormais en mesure d’analyser et d’apprécier certains des aspects les plus fins du jeu. Alors, imagine quand ils voient un truc aussi grossier qu’un gars qui balance à répétition les coups francs dans la 23e rangée de la 114. Ça passe plus. Laisse la balle à un autre.

3) Tout était mauvais
Consolons-nous. L’Impact a été mauvais. Très mauvais même. Mais il était au niveau de tout le reste : un adversaire moisi et un arbitrage à hurler. Des fois, on entend dire que la MLS a beaucoup progressé dans les dernières années, et on a tendance à la croire jusqu’à ce qu’une alliance Montréal-Cincinnati-Ramy Touchan vienne nous rappeler qu’en MLS, on n’est jamais vraiment très loin d’un film d’horreur. Vingt-deux zombies, des décisions arbitrales qui glacent le sang, des visions d’horreur, des envies de meurtre. Et un seul tir cadré pour l’Impact.

Bref, c’était pas beau. Mais comme le disait le bon Wilmer en conférence de presse après le match : « Maintenant, il faut qu’on ait la mémoire la plus courte possible et se concentrer sur mercredi. » Bien dit, Willy.

Mercredi. 19 h 30. Stade Saputo. Contre vous savez qui.

*cris de terreur, musique inquiétante, orage et botte trouée*