Le polyvalent Emile Legault a fait son nid en PLC

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Après 12 matchs avec le Pacific FC dans la Première ligue canadienne, Émile Legault est en mesure de dire avec assurance quelle est la principale différence entre le nouveau circuit pancanadien et l’Impact de Montréal.

Ça se résume à ceci, selon le Franco-Québécois de 19 ans : Ignacio Piatti.

Libéré par l’Impact vers la fin du dernier camp d’entraînement, Legault a eu l’occasion de disputer trois matchs préparatoires du onze montréalais. Il a alors vu Piatti de près puisqu’il a évolué, plus souvent qu’autrement, au poste de défenseur latéral gauche. Il avait donc la super-vedette argentine de l’Impact en plein devant lui à chaque fois qu’il levait les yeux.

« Il est vraiment juste trop bon, a dit Legault de Piatti lors d’un entretien téléphonique avec Viau Park. À la télé, déjà ça paraît qu’il est super bon, mais quand on le voit (de près) dans un entraînement, dans un match… Franchement, il est dans une autre classe.

« Quand j’avais Piatti devant moi sur le terrain, c’était comme… c’est comme si c’était de la triche de l’avoir dans l’équipe avec nous!

« Mon objectif, à ce moment-là, c’était de bien défendre et de lui amener le ballon et, après, de lui offrir des solutions s’il en avait besoin. »

Legault a donc apprécié le temps qu’il a passé avec l’Impact en début d’année mais en bout de ligne, le club a choisi de ne pas retenir les services de celui qui a œuvré pendant quatre ans au centre de formation d’Auxerre et qui s’est aligné avec l’équipe canadienne U-20 l’année dernière, en qualifications de la Concacaf.

Legault est toutefois vite retombé sur ses pieds. En suivant la piste proposée par Noah Verhoeven, José Hernandez et Alessandro Hojabrpour, des joueurs du Pacific FC qu’il avait côtoyés avec les formations canadiennes U-20 et U-17, l’athlète de Saint-Lambert s’est retrouvé avec l’équipe qui évolue sur l’île de Vancouver.

« J’aimais le fait que le club fasse confiance aux jeunes, et c’est pas mal ça qui a penché dans la balance », a dit Legault de sa décision d’embarquer dans l’aventure de la PLC.

Legault a dû patienter au début puisque son séjour prolongé au camp de l’Impact a fait en sorte qu’il a abouti au Pacific FC quelques jours à peine avant le début du championnat printanier.

« J’ai raté pas mal toute leur préparation d’avant-saison, a indiqué Legault. Je suis arrivé quelque chose comme le 25 avril et le premier match était le 28.

« Ç’a été compliqué au début, a dit celui qui porte le numéro 20 avec le Pacific FC. Je ne pensais pas que ça allait être aussi dur de rentrer dans l’équipe. Avec l’Impact, j’étais arrivé dès le premier jour du camp, donc j’ai pu évoluer progressivement avec les gars. Mais ç’a été une sensation bizarre d’arriver comme ça (au Pacific FC). Parfois, ils parlaient de trucs tactiques qui ne me parlaient pas vraiment. J’ai eu besoin de deux à trois semaines d’intégration avant de vraiment pouvoir tout comprendre. Il y a aussi le fait que je devais me familiariser un peu plus avec l’anglais. »

Legault s’est toutefois adapté, il a patienté et… ont suivi des blessures à des coéquipiers. La polyvalence de l’athlète de 19 ans sur la ligne arrière a alors payé.

« Quand je connaissais une bonne semaine d’entraînement, l’entraîneur (Michael Silberbauer) me mettait dans l’alignement. Quand on a eu plusieurs blessés, j’ai joué défenseur central, qui n’est pas ma position de base – je suis plutôt un latéral –, mais j’ai joué pas mal de matchs à cette position. J’ai aussi été latéral droit, latéral gauche… »

C’est ainsi que Legault s’est mis à jouer régulièrement, ou du moins à se retrouver au sein d’un système de rotation que Silberbauer préconise avec ses jeunes joueurs.

« On a toujours quatre ou cinq joueurs, si ce n’est pas six ou sept, de moins de 21 ans dans l’alignement », a noté Legault, qui n’a aucun lien de parenté avec Émile Legault, le prêtre et dramaturge mort en 1983 qui a donné son nom à une polyvalente et à une salle de spectacle dans l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent.

La PLC se veut une ligue qui entretient des liens très étroits avec les partisans et la communauté. Le Pacific FC ne fait pas exception, si bien que ses joueurs participent régulièrement à des activités promotionnelles, au moins deux fois par mois – événement pour les abonnés de saison, portes ouvertes au stade, présence dans des épiceries… Legault et ses coéquipiers s’y prêtent de bonne grâce.

« On est heureux de faire des heureux, a dit Legault. C’est du moins mon cas.

« Comme c’est un nouveau club, au début, les gens ne savaient pas que le Pacific FC existait. Mais de plus en plus, quand ils nous voient, les gens disent, ‘Ah oui, c’est vrai, le Pacific FC!’ »

La clientèle au stade est surtout composée de familles, selon Legault, mais le Pacific FC a aussi ses ultras. Le Québécois de 19 ans a même son fan à lui tout seul!

« Il parle français et, à chaque fois, je l’entends qui m’encourage, il me dit ‘Let’s go Emile!’ Ça fait plaisir d’entendre ça. Même quand il me parle en anglais, je sais que c’est lui parce que j’entends son accent québécois… »

Legault a la double citoyenneté canadienne et française. Puisqu’il n’a pas encore joué en sélection nationale ‘A’, en théorie il serait encore libre de choisir le pays qu’il préférerait représenter chez les séniors. Nonobstant le fait qu’une sélection en équipe de France semble impossible à ce stade-ci, Legault semble déjà bien disposé à poursuivre son parcours international en sélection canadienne, surtout si c’est sous les ordres de John Herdman.

« Le programme canadien est en train de grandir et quand j’ai joué pour John Herdman au tournoi de Toulon l’an dernier (avec une sélection canadienne U-21), j’ai vu que c’est vraiment quelqu’un de passionné et de passionnant, a indiqué Legault. Vraiment, quand il parle, ça donne des frissons.

« Il a vraiment cette lumière, cette flamme dans les yeux. T’as juste envie de te défoncer pour lui. Même si, au début, mon anglais n’était pas le meilleur, juste à l’entendre, je comprenais ce qu’il voulait dire même si je ne comprenais pas tout… »

Le championnat d’automne de la PLC se poursuit jusqu’à la mi-octobre. Le Pacific FC occupe présentement le quatrième rang du classement d’automne avec un dossier de 3-5-3, à deux points du FC Edmonton et de la troisième place.