L’Impact laisse son adversaire marquer un peu trop facilement dans les dernières minutes du match et efface son joli retour après un déficit de deux buts. Encore une fois, l’Impact cède trop facilement sur phase arrêtée. Encore une fois, ça manque de mordant derrière. Ça, et trois autres constats.
1) Bush ne pouvait rien faire
Parce qu’il s’est mis lui-même dans cette situation sur les trois buts. Si les erreurs du gardien montréalais étaient flagrantes lors du match au Colorado, celles commises à Chicago l’étaient beaucoup moins, mais étaient tout aussi coûteuses. D’accord, on ne peut lui imputer la pleine responsabilité des buts, car bien d’autres choses sont survenues qui expliquent pourquoi l’Impact a encaissé, mais Bush a « pollué » son jeu de déchets techniques qui l’ont privé des possibilités d’arrêter l’un ou l’autre des trois buts. Dans l’ordre : 1) un pas vers la droite après le tir alors que le ballon part à sa gauche (vraiment une erreur qui caractérise son jeu depuis des années), 2) un positionnement bien trop loin de sa ligne qui ouvre entièrement le but en cas de passe dans l’axe (ce qui s’est produit) et 3) une bien mauvaise prise d’appuis, les pieds étant nettement trop écartés, ce qui le prive de l’impulsion nécessaire pour se détendre et tenter un arrêt. Dans les trois cas, Bush ne pouvait pas arrêter le ballon en raison des erreurs commises avant le tir ou au moment de celui-ci. C’est mauvais, c’est fréquent et ça ne disparaîtra malheureusement jamais de son jeu.
2) Corrales a un profil intéressant
Le nouveau venu acquis de Chicago durant la semaine a apporté une bonne bouffée d’air frais. Corrales a arpenté le flanc gauche avec aisance, s’est placé à maintes reprises en bonne position pour centrer (ce qu’il fait très bien si l’on en croit le ballon envoyé à Sagna pour le deuxième but de l’Impact) et a surtout amené une belle verticalité dans le jeu, n’hésitant pas à envoyer des ballons au sol droit devant pour briser les lignes de son ancienne équipe. Or, on l’a vu découragé à quelques reprises, parce que…
3) Ça manquait d’appels devant
En plus de Corrales qui s’est demandé quelques fois où étaient passés ses coéquipiers dans le dernier tiers, on a aussi vu Samuel Piette gesticuler alors qu’il avait le ballon, car on ne lui offrait aucune option de passe. Il a fallu attendre la montée des éléments offensifs de premier plan de l’Impact pour voir un peu de mouvement dans le dernier tiers. Pourtant, il y avait les espaces pour le faire, comme l’a démontré Orji Okwonkwo à la 54e minute en s’engouffrant derrière la défense sur une passe lumineuse de Diallo. Cela revient à ce qu’on dit souvent : il faut accélérer, il faut provoquer les choses. Bref, il faut éviter d’être statique.
Et ça vaut pour la défense aussi. Quand on regarde le match plutôt que d’y participer, la plupart du temps, c’est l’adversaire qui gagne. Quand on dépasse tout le monde d’une tête et demi, mais qu’on refuse d’aller mettre son front sur le ballon, qu’on n’a pas la rage d’arriver premier, l’envie de bousculer l’autre pour protéger son territoire, on n’a pas sa place dans un championnat professionnel. C’est aussi simple que ça. Bacary Sagna était exaspéré après le match. « Faut qu’on soit plus méchants! » Eh oui, Bacary. Comme sur ton but, quand tu as bouffé Francisco Calvo sur un centre aérien, un type pourtant assez performant dans ce genre d’exercice. L’envie, la hargne, c’est ça qui fait la différence à ce niveau. S’arrêter de jouer pour demander un autographe à Schweinsteiger, ça ne donne pas le même résultat.
Cap sur les rocheuses, où le test de la saison attend l’Impact, sous forme d’un Cavalry qui sera résolument plus à l’aise à domicile. Vous ai-je dit que je ne voudrais pas être Montréal? Heureusement, si l’on en juge par les flashs qu’on a pu voir à Chicago, Bojan est à un tout autre niveau que les défenseurs du Cavalry. Il pourrait être fort utile mercredi.