Ah, ces équipes de Première ligue canadienne. Si faibles, si mauvaises, si « D2 », voire « D3 » selon les comparaisons débiles de certains détracteurs du soccer canadien hors MLS. Et puis, dans la réalité, la vraie, celle de ceux qui regardent les matchs, l’écart est beaucoup moins grand. On l’a encore vu au stade Saputo. Bien sûr, l’Impact a dominé; le contraire aurait été inquiétant. Mais rien n’est joué. Trois constats sur cette demi-finale aller.
1) Le Cavalry a peiné à s’adapter au terrain du stade Saputo
Il est grand ce terrain. On le sait. Mais c’est quand on y joue un match qu’on se rend compte de ses dimensions. Je parle par expérience. Tout est loin. Les coéquipiers, le but adverse, son propre but. Malgré un départ sur les chapeaux de roues, le Cavalry a ensuite eu de la difficulté à rester bien organisé en défense, pourtant une de ses marques de commerce, laissant du même coup des espaces exploitables entre les lignes. L’Impact (notamment Bayiha) l’a vite constaté et en a profité pour se déplacer plus aisément que d’habitude dans le dernier tiers et dominer assez largement le premier engagement.
2) Nacho, c’est le meilleur
Voilà, c’est fait. On n’en a pas fait grand cas quand c’est arrivé, mais Nacho Piatti, avec un doublé, est devenu le meilleur buteur de l’histoire de l’Impact de Montréal en dépassant les 77 buts marqués pas Mauro Biello. Prenons un instant pour bien réfléchir à ces mots : le meilleur buteur de l’histoire de l’Impact de Montréal. L’Argentin a encore offert une prestation cinq étoiles à la foule du stade Saputo et n’eût été d’un Marco Carducci en grande forme et d’un léger manque de réussite, il aurait bien pu marquer trois, quatre voire cinq buts. Certes, il manque toujours un attaquant de pointe à l’Impact, mais le buteur, c’est Nacho. Punto final.
3) Ça rappelle étrangement 2018
L’an dernier, l’Impact avait gagné par un maigre 1-0 au match aller contre des Whitecaps en mode équipe B, ne trouvant pas le moyen de se mettre à l’abri en marquant un second but. À l’époque, j’avais dit que le résultat était bien mince. Avec raison, puisque l’Impact a ensuite été éliminé. À la vue du match aller contre le Cavalry, on retient surtout que l’Impact n’a pas su tuer le match quand c’était 2-0. Pire encore, il a encaissé un satané « but à l’extérieur ». Et pire pire pire encore, il n’a pas su profiter d’un avantage d’un homme pendant 20 minutes pour creuser l’écart. Bref, sachant que le Cavalry n’a perdu qu’une fois à domicile et que les espaces entre les lignes seront certainement moins présents sur son terrain, ce résultat au match aller est donc, comme en 2018, bien mince. Inquiétant.
Bref, cette équipe de PLC, si mauvaise et « D3 » soit-elle, sera un bien difficile morceau à avaler au match retour. Et ne venez pas dire qu’on ne vous avait pas prévenu. Avant les quarts de finale, mes mots dans l’émission Coup Franc étaient les suivants : « Je ne voudrais pas être Vancouver. » Un mois plus tard, je dois bien avouer que je ne voudrais pas être l’Impact de Montréal…
Mais avant l’escapade à Calgary, déplacement à Chicago. Les trois points pourraient permettre d’amener presque au point mort le nouveau club de Micheal Azira dans sa course aux séries.