« Quel match! »; ce commentaire sortait de la bouche d’un supporter à la sortie du stade tout de suite après Montréal-Philadelphie. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu au stade Saputo la foule sortir aussi ravie et souriante après un match de l’Impact. Comme quoi le retour de Nacho et l’ajout d’un élément de qualité capable d’influencer le match avec sa rapidité et sa hargne peut faire des miracles. Trois points, trois constats.
1) L’Impact est revenu à ce qu’il fait de mieux
Pourquoi s’obstiner? L’Impact est une équipe qui sait défendre et qui possède les éléments offensifs pour faire mal en contre-attaque. Ainsi, on a vu un Impact fort discipliné en défense, emmené par un Diallo inspiré, mais aussi par un Taïder bien plus efficace une fois déchargé des responsabilités offensives qui ne sont pas les siennes. Le bloc a bien tenu, et s’il a été mis à mal à la demi-heure, il est toutefois revenu rapidement sur le droit chemin. Au terme du match, Philadelphie n’avait cadré que trois tirs.
2) Bush a été grand au moment opportun
Et ces trois tirs, survenus dans une courte période de flottement de cinq minutes en première mi-temps, auront permis à Evan Bush de se mettre en valeur. Alors que l’Impact menait 1-0, le portier américain a sorti trois de ses meilleurs arrêts cette saison, notamment sur une tête à bout portant de Bedoya au premier poteau, puis sur un dangereux tir de Przybylko. À ce moment du match, Philadelphie montrait que sa position au classement n’était pas un hasard et aurait bien pu, en marquant, semer le doute chez l’Impact. Or, Bush a fait des arrêts clés, puis Okwonkwo a marqué en contre tout de suite après, coupant du même coup l’élan de l’Union. Déterminant.
3) Lappalainen a réussi son entrée
Et c’est le moins qu’on puisse dire. Titularisé dès son premier match, le nouveau venu finlandais a épaté la galerie, surtout avec sa capacité d’accélération. Il faut bien entendu éviter de s’emporter, mais la nouvelle recrue de l’Impact Bologne possède probablement les attributs nécessaires pour s’imposer dans l’effectif : bon sens du jeu, explosivité, bon positionnement et capacité de percussion. Mais ce qu’il amène aussi (surtout?), c’est une forte présence qui permettra à Nacho de ne plus être le seul élément à surveiller quand on joue contre Montréal.
Et, oui, le petit nouveau a « seulement » 20 ans, comme on le lit et l’entend partout depuis samedi soir. Comme Choinière. Comme Bayiha. Comme un rappel que l’académie de l’Impact a grandement besoin de permettre à ses joueurs de jouer dans les rangs professionnels, quelque part, avant d’intégrer l’équipe première. Parce que la différence est là. De ce qu’on a pu voir sur 82 minutes, Lappalainen est certainement un joueur très talentueux, oui. Mais on a surtout vu un joueur qui était prêt à jouer à un tel niveau, après avoir fait ses classes en première division finlandaise, un championnat qui, à mon avis, ne se classe pas largement au-dessus des ligues auxquelles les académiciens de l’Impact pourraient prétendre avant de faire le saut en MLS. Choinière et Bayiha, eux, sont arrivés dans l’effectif sans cette précieuse expérience et on peut voir cette saison que cela les handicape sérieusement. Car oui, à 20 ans, les meilleurs espoirs du centre de formation devraient être en mesure de contribuer de manière plus significative en MLS. Parce que 20 ans, au soccer, ce n’est pas si jeune que ça. Contribuer au succès d’une équipe de MLS quand on a « seulement » 20 ans (et encore plus quand on joue pour sa sélection nationale), ça n’a rien d’un conte de fées. Ce n’est pas parce que les joueurs produits localement sont en retard sur le reste de la planète que les autres font des miracles. L’expérience, ça n’a pas de prix. On a vu samedi au stade Saputo un jeune finlandais fraîchement descendu de l’avion qui avait l’air bien moins perdu sur le terrain que les meilleurs jeunes formés au club. C’est surtout ça qui est extraordinaire, pas le fait que le gars a « seulement » 20 ans.
Mais on s’égare. L’Impact s’est remis à gagner et en plus, il mettra le cap sur le Colorado pour y affronter les Rapids qui vont mal, très mal. Match prenable, donc, pour la troupe de Rémi Garde. Un gain pourrait confirmer le retour en bonne forme du bleu-blanc-noir.