Montréal-Toronto : Trois constats sur l’Impact

Publié par

L’Impact s’est incliné à domicile dans un autre match bouillant qui ajoutera à l’ampleur de l’historique rivalité entre Montréal et le Toronto FC. La passion débordante des deux clans sur le terrain a une fois de plus marqué les esprits. Un duel qui donne déjà hâte au prochain affrontement. Bon…  plus sérieusement, passons aux trois constats.

1) Cabrera a été le meilleur sur le terrain
Voilà le truc qu’on ne croyait jamais écrire en ce lundi matin d’après match. Victor « Frankenstein » Cabrera, horrible et extrêmement lent à réagir lors des deux derniers matchs des siens, a non seulement été titularisé, mais a carrément survolé son sujet. Pozuelo, Delgado, Altido(re), amenez-les, Victor s’en charge. Prestation deux étoiles et demie pour l’Argentin, puisque, comme l’a déjà dit un grand sage dans un podcast que vous pouvez trouver en cherchant un peu sur ce site, Cabrera fait une gaffe par match. Cette fois, c’était une vieille passe pourrie dans l’axe à Azira, immédiatement sous pression, qui a dû dégager un peu n’importe comment, et en un éclair, Pozuelo avait fait 0-1. Sacré Victor.

2) On a vu la différence entre une saine gestion et une gestion improvisée
La différence sur le terrain n’est pas toujours directement liée aux faits de matchs ou aux choix des entraîneurs. Des fois, il s’agit simplement du résultat de la qualité du travail de gestion sportive réalisé en amont. Samedi, l’Impact a amorcé un match contre son « grand rival » en ayant sur son banc quatre places de joueur étranger et près de 3 millions de dollars en salaire. Diallo, Camacho, Novillo et Urruti ne jouaient pas, mais monopolisaient une importante partie des ressources. Ressources qui, comme on le sait, doivent être gérées avec une extrême attention pour pouvoir se démarquer en Major League Soccer. Certes, il est facile de critiquer l’entraîneur pour ce constat, mais ultimement, y a-t-il un de ces joueurs qui méritait sans l’ombre d’un doute d’être titularisé samedi? La réponse est non, et illustre l’importance de placer ses ressources dans des titulaires indiscutables, et non dans des plans B, des expériences ou des opérations de sauvetage. Car samedi, malgré tout ce qu’on peut lire venant de supporters courroucés, l’écart n’était pas si énorme que ça sur le terrain, et ces quatre places de joueur étranger et trois millions de dollars, utilisés autrement, auraient pu donner l’avantage au bleu-blanc-noir.

3) Ce « classico » n’est pas encore ancré dans les tripes
Si vous suivez assidûment cette chronique, vous attendiez ce constat. Oui, je me répète. Mais tant et aussi longtemps qu’on nous bassinera avec « la grande rivalité » entre les deux clubs, difficile de faire autrement que de constater l’évidence : c’est maigre comme rivalité (sauf en tribune). Encore une fois, on a vu des joueurs à peine plus concernés que lors d’un palpitant Montréal-Philadelphie. Jamais on a senti l’Impact passer un message, dire à Bradley et ses comparses qu’ils n’étaient pas chez eux. Les bousculer. Faire des tackles appuyés. Le premier réflexe de Jozy Altidore après avoir cloué le cercueil de l’Impact? Narguer, voire insulter les supporters de l’Impact. La réaction des joueurs de l’Impact. Rien. Juste rien. Le vide sidéral. Faut dire que le capitaine, blessé, était déjà rentré à la maison… Classico? Classirop, c’est son nom. Parce que loin d’être acide, ça goûte plutôt sucré.

Avant de continuer, pose photos avec les
superbes images du match prises par Ludovick Martin.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Bon maintenant, il convient de relativiser aussi. Parce qu’on vous lit sur le réseau de l’oiseau et ailleurs, et on dirait que l’Impact a été déclassé, dominé, souillé. Dans les faits, l’Impact a illustré encore une fois qu’il a besoin d’un attaquant de pointe. Outre les trois occasions franches très habilement détournées par un Quentin Westberg en grande forme (surtout face à Urruti à la toute fin), on a vu du grand n’importe quoi dans la surface. Parce que, oui, l’Impact s’est créé des occasions (ou plutôt des demi-occasions). Beaucoup, même, surtout dans la période de flotte(ment) après la pause en raison des orages. Nombre de ballons jouables sont arrivés dans le grand rectangle, mais à la réception c’était du niveau Charlie Chaplin. Bref, Toronto était prenable et non largement au-dessus de la mêlée. Et si Mavinga avait reçu un second jaune pour son tackle assassin sur Shome en seconde mi-temps, même pas sifflé soit dit en passant, il est fort probable que l’Impact s’en serait tiré avec un match nul. Ou plus.

Direction Columbus samedi pour un autre palpitant match de la classique jaune et bleu, la plus grande rivalité entre Columbus et Montréal, tous sports confondus.