Les matchs se suivent et se ressemblent sur le plan des effectifs. Encore une fois, ce sont des équipes d’Atlanta et de Montréal déforcées qui se sont affrontées en Georgie. Et si on s’attendait à un match difficile pour l’Impact, les hommes de Rémi Garde ont livré une excellente bataille et auraient pu revenir des États-Unis avec au moins un point dans leurs bagages. Retour sur ce match en trois constats.
1) Rémi Garde a fait les bons choix tactiques
On sait l’Impact capable de présenter un solide bloc défensif face aux adversaires plus coriaces. Ce fut encore une fois le cas à Atlanta, mais avec une petite attention supplémentaire. En ramenant les ailiers vers l’intérieur du terrain dans son 5-4-1, Rémi Garde s’est bien assuré de densifier l’axe pour empêcher Atlanta de déployer son jeu. Et Frank De Boer (prononcez De Bour, sans accent étranger) n’a jamais vraiment trouvé la solution. Pendant de longues minutes, les locaux jouaient dans le vide, un vide créé par l’Impact à 35 m ou 40 m du but, un vide qui semblait aspirer tous les ballons vers lui. Une espèce de trou noir footballistique, quoi; on ne le voit pas, mais il est là et le ballon y est immanquablement attiré. Il suffit de regarder le schéma des passes d’Atlanta United ci-dessous pour le constater. Malheureusement, un tir parfait de Meram et une faute de marquage de Camacho, pourtant solide jusque-là, auront eu raison du plan.

2) Novillo en pointe, c’était pas une mauvaise idée
Puisqu’on savait que ce n’était pas l’Impact qui allait faire le jeu et qu’Urruti était absent, qui restait-il à disposition pour occuper la place d’attaquant de pointe? Avant de répondre, reformulons la question du point de vue de l’entraîneur : qui restait-il à disposition pour occuper la place d’attaquant de pointe et dont le style de jeu cadrait le plus avec les choix tactiques effectués? Et là, la réponse est soudainement claire : Harry Novillo. Tant Okwonkwo que Jackson Hamel ont un style de jeu axé sur un positionnement haut et sur les courses en profondeur. Or, Novillo, lui, se positionne un peu plus bas sur le terrain et pratique un style plus axé sur les combinaisons et la construction du jeu. Qui plus est, il possède une solide frappe de loin, ce qui aurait pu être utile, parce qu’on ne s’attendait certes pas à voir l’Impact occuper la surface adverse. Mais…
3) L’Impact aurait peut-être mieux fait de titulariser Okwonkwo
Si le choix de Novillo était le meilleur sur papier, dans la réalité, force est de constater que le joueur français n’a pas apporté grand-chose sur le terrain d’Atlanta. Par ailleurs, Orji Okwonkwo possédait l’explosivité nécessaire pour mettre à mal les défenseurs d’Atlanta et planait sur un nuage de confiance après sa performance de mercredi dernier face à Portland. Si Novillo est un gros bonhomme, il ne semble pas aussi puissant qu’Okwonkwo dans les duels. Et autant cette explosivité que cet apport physique aurait été utile dans un match où l’Impact a tout de même profité de quelques espaces.
Ces constats l’illustrent bien : un match de soccer se joue souvent à quelques détails. Ici, alors qu’on ne s’attendait à rien, une foule de paramètres, parfois choisis, parfois imprévus, ont réduit et presque comblé l’écart attendu entre les deux formations. L’incapacité de De Boer à solutionner l’énigme proposée par Garde a failli faire pencher la balance du côté Montréalais. Or, ultimement, Atlanta a gagné parce que Montréal a fait une petite erreur. Ce match s’est joué à pas grand-chose, l’effort était là et la bataille était belle à voir. Bref, c’était un match entre deux formations du haut du tableau. Car c’est bien de cela dont il s’agissait. N’allez pas croire que l’Impact est arrivé là par hasard. S’il reste plusieurs problèmes importants à régler, l’Impact de Montréal joue réellement la tête dans l’est et il semble évident que personne dans les équipes de l’est ne le regarde de haut. Et ce n’est pas Frank De Boer qui va vous dire le contraire.
Retour à la maison samedi prochain pour accueillir un Minnesota United qui vient de démonter Cincinnati, mais qui jouera en milieu de semaine à domicile contre San José. Si certains internationaux seront enfin de retour, attention tout de même aux contrecoups de leur réintégration à l’effectif après quelques semaines passées loin du groupe. Et après, on se lance dans le championnat canadien contre l’énigmatique York9 FC.