L’Impact se devait de bien amorcer son séjour de trois matchs en sept jours au stade Saputo, et c’est exactement ce qu’il a fait. Face à un adversaire plutôt décousu, la troupe de Rémi Garde a redoublé d’ardeur pour s’adjuger la victoire et profite des matchs nuls de Philadelphie et du meneur DC United pour revenir à deux points de la tête dans l’est. Trois constats sur ces trois points.
1) L’Impact avait faim
Belle envie. Belle volonté. Ça faisait un bien fou de voir l’Impact amorcer le match en lion, lui qui nous a habitués à des entames de matchs parfois laborieuses depuis le début de la saison. Cette fois, pas de doute, tout le monde était au diapason : on tentait de marquer très tôt dans le match, probablement pour éviter les déboires vécus contre New England. Et ça tournait bien. Autant sur les deux flancs que dans l’axe, chacun semblait affamé, on voulait le ballon, on voulait se projeter vers l’avant. Et si ça s’est compliqué par la suite, l’envie et la volonté n’ont jamais disparu. À force de travailler, l’Impact est parvenu à ses fins. Positif.
2) Il y avait plus de rythme
Cette envie et cette volonté venaient aussi effacer un autre problème récurrent de l’Impact : le manque de rythme. D’accord, l’Impact a encore trop tendance à s’appuyer sur son gardien quand il attaque (j’exagère à peine; il n’est pas rare de voir l’Impact revenir jusqu’à son gardien en partant de son tiers offensif), mais cette fois, on a senti plus d’empressement pour faire circuler le ballon. Et on a même vu, parfois, des tentatives de changer de rythme, d’accélérer pour provoquer des choses. Comme quand Sagna s’est lancé à l’assaut de la surface adverse et a attiré une faute bête de Toia. On en a ici la preuve irréfutable : c’est comme ça qu’on gagne des matchs. En jouant plus rapidement, et en accélérant au moment idéal. Comme Los Angeles vendredi dernier.
3) L’Impact doit cadrer ses tirs
L’Impact aurait dû gagner ce match beaucoup plus aisément. En fait, il aurait pu (dû?) marquer au moins trois buts. Malheureusement, si certains problèmes offensifs ont été en partie effacés, l’incapacité crasse de cadrer ses tirs, elle, est revenue en force face à Salt Lake. L’Impact a tiré 15 fois. C’est sept tirs de plus que son adversaire. Par contre, il n’a cadré que quatre fois… tout comme RSL. On ne peut pas marquer en tirant en force 12 mètres au-dessus du but. C’est impossible. Sous pression, avec deux adversaires sur le dos, rater la cible, ça se comprend. Mais quand on a un boulevard devant soi et cinq minutes pour prendre une décision et bien ajuster sa frappe, c’est plutôt ridicule d’envoyer la balle dans la 18e rangée. Atelier de tir au centre d’entraînement aujourd’hui? S’il vous plaît?
Difficile de passer sous silence l’apport de Shamit Shome encore une fois. Le jeune milieu de terrain n’a pas ménagé les efforts, était presque toujours bien placé et a amené beaucoup d’options offensivement, se permettant même une passe décisive sur le but de Browne. On note aussi le mouvement incessant de Choinière et Taïder, qui n’ont pas hésité à occuper l’axe et même à se projeter jusque sur le flanc droit, pour amener plus de poids dans le dernier tiers. Bref, l’Impact a beaucoup travaillé. Pendant le match, mais à l’entraînement aussi. On semble être en train de s’attaquer aux problèmes offensifs et en ce sens, la prestation face à Salt Lake est un pas dans la bonne direction. Ce n’est pas au point, évidemment, mais les améliorations sont notables. Ça manque encore de tranchant, de finition, d’attaquant de pointe, mais ça s’en va dans la bonne direction.
De retour au stade samedi, déjà, pour accueillir Orlando. En espérant que les progrès amorcés face à Salt Lake se poursuivent.