On ne s’attendait à rien de ce déplacement au Red Bull Arena, stade dans lequel l’Impact de Montréal n’avait jamais obtenu de résultat favorable en saison. Mais l’Impact étant l’Impact, c’est avec trois points que la troupe de Rémi Garde a quitté le New Jersey. Trois-quatre-trois et trois constats.
1) On a enfin vu de l’action dans l’axe dans le dernier tiers
Lors du match précédent contre New York City FC, on avait senti que Rémi Garde avait donné la consigne d’amener plus de présence aux alentours de la surface adverse, sans toutefois que cela ne porte fruit. Au New Jersey, cette fois, non seulement l’Impact amenait des joueurs dans l’axe dans le dernier tiers, mais on y a vu Browne s’y engouffrer à plusieurs reprises balle au pied. Et la bonne nouvelle, c’est que chaque fois, il n’y était pas seul. Les options y étaient, on a même vu quelques fois du jeu s’y développer. Ça fait du bien.
2) Browne est peut-être le successeur de Piatti
D’accord, c’est un peu tôt pour les comparaisons. Et on ne remplace le meilleur joueur de l’histoire du club en faisant quelques dribbles. Or, force est de constater qu’Omar Browne a du Piatti dans le nez. Le Panaméen adore provoquer les défenseurs, rentrer dans l’axe pour se mettre en position de frapper et puis… ne pas frapper. Car c’était là le principal problème de Browne sur le terrain des Red Bulls. Là où Piatti fait le travail de A à Z, Browne semble s’arrêter au bord de la route pour reprogrammer le GPS. Pourtant, ce n’est pas compliqué, Omar : il faut tirer. Point de vue dribbles, le ballon lui colle au pied et ses changements de rythme et de direction sont aussi déroutants que ceux de Piatti. Quelques Red bulls en ont d’ailleurs perdu leurs ailes. Reste plus qu’à tirer. Et à marquer, naturellement.
3) Camacho est revenu à la vie
On le croyait aussi mort que la pelouse du stade Saputo, mais Rudy Camacho est sorti de terre plus vert que jamais. Dans un système à trois défenseurs, le Français a excellé, multipliant les interventions heureuses. Toujours prompt à ratisser les ballons lancés en profondeur et au bon endroit pour récupérer ce que les autres avaient laissé passer, Camacho a su mettre en évidence ses qualités et nous a servi son meilleur match sous le maillot montréalais. Voilà qui relance les débats en vue du mois de juin et de la reconfiguration défensive à prévoir en raison du possible départ de Daniel Lovitz en sélection américaine.
Soulignons le lapin que Rémi Garde a sorti de son chapeau en changeant son dispositif tactique sans prévenir, un peu comme il l’avait fait face à Toronto au stade olympique en 2018. Un choix gagnant qui a complètement déstabilisé les Red Bulls et donné l’ascendant à son équipe. S’il y a un truc qu’on ne pensait pas voir avant longtemps, c’est l’Impact dominer au Red Bull Arena et l’équipe locale ne pas en toucher une pendant de longues périodes. Évidemment, il fallait aussi que les joueurs sur le terrain aient l’envie et déploient les efforts nécessaires pour obtenir les résultats. Ce fut le cas; on a vu un bel Impact, très concentré, énergique et solidaire, livrer du beau jeu.
Direction Cincinnati, club dans la tourmente qui vient de congédier son entraîneur, remplacé temporairement par… un ancien de l’Impact, Yoann Damet. Il y a la place pour ramener des points!