Si un jour on décide de construire un Mont Rushmore du soccer à Québec, faudra commencer par y mettre la grosse face (souriante) de Helder Duarte.
Parce qu’il a été un véritable monument du soccer à Québec. Un monument inachevé parce qu’à 56 ans, ce n’est pas l’heure de partir, c’est le moment de savourer tout ce que tu as construit au cours de ta vie. Mais un monument quand même parce que celui qui est décédé d’un arrêt cardiaque le 21 février aura eu le temps de laisser un héritage énorme et durable.
Et, surtout, il aura eu le temps de gagner le cœur de milliers de gens. Et ici, on ne compte pas les milliers comme le font les organisateurs de manifestations. Rien qu’avec l’équipe féminine du Rouge et Or, multipliez 20 joueuses par 25 ans et ajoutez les membres de leurs familles, vous dépassez déjà le millier de personnes qui vous feront part de leur amour inconditionnel pour leur coach… qui a été bien plus qu’un coach.
Et élargissez le cadre de votre image pour y inclure le Dynamo du côté civil, le soccer de base et tous les dossiers que Helder a menés à bout de bras à titre d’entraîneur-cadre de l’ARS Québec – l’entraîneur-cadre le plus ancien de la province comme se plaisait à le rappeler Samir Ghrib, son jumeau spirituel du Rouge et Or masculin – vous vous rendrez compte que lorsqu’on dit « milliers », on reste très conservateur dans nos chiffres.
Bref, Helder Duarte a marqué, et a été au coeur de tout un pan d’histoire du soccer dans la région de Québec.
« Il a traversé les âges, a affirmé Ghrib. Il a tellement influencé de gens. Il a tellement épanoui de jeunes filles avec le Rouge et Or. C’était quelqu’un de tellement passionné. Pour moi, c’est une amitié de 30 ans. Il a tellement fait pour sa région. »
Trois de ses plus grands complices nous ont parlé de lui : Samir Ghrib; Maxime Barabé, son compagnon d’armes pendant de longues années à l’ARSQ; et Marie-Claude Dion, ancienne joueuse de la sélection canadienne qui a été une des pionnières du Dynamo et du Rouge et Or.
« Je ne connais personne qui lui en voulait, c’était une personne qui était hyper aimée par tout le monde, a affirmé Dion. C’est quelqu’un qui avait des valeurs, qui a laissé de beaux souvenirs.
« Il a laissé sa trace auprès de tout le monde. Il va nous manquer longtemps et les gens vont penser souvent à lui. »
Helder, le bâtisseur
Lorsque Helder Duarte s’est amené dans le portrait au début des années 1990, Québec était une des régions les plus dynamiques de la province, comme en faisait notamment foi la présence des Caravelles de Sainte-Foy dans la LNSQ semi-professionnelle à la fin des années 1980. Mais restait que le soccer y était encore à l’état de petit poussin – bien vivant et tout pimpant, mais encore relativement fragile. Duarte s’est amené et, une trentaine d’années plus tard, il laisse à la région de Québec une communauté forte et fière comme un coq.
« C’est lui qui a un peu construit tout ça au fur et à mesure, qui a mené ça à bout de bras après que Pierre Clermont eut quitté en 1992 pour aller coacher l’UQTR, a indiqué Barabé. Helder a pris la relève et à l’époque, il était seul à bord ou presque.
« Il a aidé à mettre sur pied bien des clubs dans la région, il a mis sur pied le Dynamo au début des années 1990. Il a soutenu tout le monde, autant au niveau de l’élite qu’au niveau de la base.
« Je me rappelle l’avoir vu, tellement de soirs et de fins de semaine, faire le tour de la région pour aller rencontrer les bénévoles ou aller donner une clinique, ou encore aller aider des coachs, a continué Barabé. Il allait partout, en Beauce, dans Portneuf… La région, il l’a parcourue pour semer la bonne parole et donner son coup de main. Son apport est inestimable. »
« Il allait carrément défricher des terres inconnues pour avoir des membres (de plus) », a de son côté renchéri Ghrib, qui a par ailleurs travaillé pendant plus d’une décennie avec Duarte au sein de l’ARSQ. « Il était généreux de son temps. Puis, après la Coupe du monde de 1998, qui a eu un grand impact ici, il y a eu un boum du membership et Québec est devenue le plus grand bassin de joueurs dans la région. »
« Je n’ai pas vu les statistiques les plus récentes, mais je sais qu’il y a quelques années, Québec avait dépassé le Lac St. Louis en terme du nombre de joueurs membres, a ajouté Barabé. Cette explosion (du nombre de joueurs) a mené au fait qu’il a fallu se doter de terrains. Il y a 15 ans dans la région, il n’y avait pas de terrain synthétique. Aujourd’hui, il y en a plus d’une vingtaine et on a des stades de soccer. »
« On a aussi créé le sport-études ensemble, a par ailleurs indiqué Ghrib. C’est grâce à lui si le sport-études se passait à l’Université Laval, ce qui permettait aux jeunes d’avoir des installations exceptionnelles. Je me souviens qu’au début, quand on a commencé, on avait un (seul) groupe de jeunes du secondaire 1 à 5, gars et filles mélangés. Aujourd’hui, c’est un programme qui carbure à 200-300 jeunes, dans des conditions exceptionnelles. Ça, on le doit à Helder parce qu’il a convaincu l’université que c’était gagnant-gagnant. »
Duarte a aussi laissé comme héritage un univers où le soccer civil et étudiant parviennent à fonctionner en relative harmonie, ce qui fait figure d’exception dans la province.
« Je pense que Québec est peut-être une des régions où il y a le moins de tension entre le scolaire et le civil, a avancé Ghrib. On a toujours, toujours fait attention pour que ça marche bien et que les changements soient vécus de façon harmonieuse. Ça, on lui doit énormément pour ça. Helder était l’entraîneur du Rouge et Or et l’entraîneur-cadre de l’ARSQ aussi, et plusieurs de nos entraîneurs font eux aussi les deux, ils dirigent des équipes au civil et au scolaire… Il y a comme un modèle qui fonctionne et ça se passe bien.
« Helder, le souvenir que j’aurai toujours de lui, ce sont les relations harmonieuses avec autrui. »
Helder, le féministe
Bien sûr, Helder Duarte n’a pas tout fait tout seul, mais il en a été le moteur. Et s’il y a un domaine en particulier où Duarte a eu un impact clair et net, c’est du côté du soccer féminin.
« Québec, on ne peut pas le nier, est devenue une pépinière du soccer féminin, a souligné Barabé. Encore aujourd’hui, on a des joueuses du niveau de l’équipe nationale. On est une région qui gagne des titres canadiens… Au niveau féminin, Helder a fait qu’en terme de qualité, on est vraiment avec les meilleures…
« Au niveau universitaire, le Rouge et Or a remporté deux titres canadiens dans les dernières années, ce qui est majeur », a noté Barabé, en faisant allusion aux championnats remportés en 2014 et 2016 par l’équipe de l’université Laval que Duarte dirigeait en tant qu’entraîneur-chef.
« Tout ça a fait en sorte que ç’a donné un objectif aux filles de la région. Ç’a mené aussi à la naissance du Rouge et Or masculin, que Samir a pris en charge, a noté Barabé. Tout ça, c’est parti de lui (Duarte) en 1995, quand il a contribué à mettre sur pied un programme à l’université. C’est lui qui payait les dépenses, il a vraiment pris sur lui de partir un programme alors qu’il n’y avait pas de moyens pour le soutenir. »
« Je suis tellement reconnaissante envers lui pour tout ce qu’il a fait pour mettre sur pieds le Rouge et Or avec nous (les joueuses de la première édition), a affirmé Dion. Moi, ça m’a permis de rester à Québec, d’éviter de m’expatrier aux États-Unis. Ç’a beaucoup marqué la suite de ma carrière au soccer. »
Dion a raconté en détails la genèse de la fondation du Rouge et Or. Elle a été au cœur du projet, tout comme Duarte.
« Je connaissais Helder parce qu’il avait commencé à nous coacher en 1993 avec le Dynamo. C’est cette année-là que j’avais été dépistée par l’équipe canadienne, a indiqué Dion. En tant que membre du programme, il était conseillé que je fasse le plus de soccer possible (en dehors des activités de l’équipe nationale), comme par exemple poursuivre mes études dans une université où il y avait du soccer.
« Je voyais plusieurs de mes coéquipières (de l’équipe nationale) qui s’en allaient aux États-Unis pour quatre ans d’université là-bas… Moi, je vivais à Québec, j’y avais un chum et toute ma structure familiale, je n’étais pas prête à quitter le nid pendant quatre ans. Et, à l’époque, on entendait certaines rumeurs, à l’effet que tu ne serais pas nécessairement créditée pour tes études (américaines) à ton retour au Canada… Ça ne me tentait pas d’aller perdre mon temps (aux États-Unis), donc.
« Helder nous coachait avec le Dynamo et parce que les joueuses avaient toutes le même âge, celui d’aller à l’université, les filles se sont dit qu’il fallait développer une équipe universitaire, alors tout le monde s’est mis ensemble pour y arriver, Helder le premier. On est allé rencontrer les dirigeants du Rouge et Or, qui étaient actifs dans d’autres sports, comme le volley-ball qui était bien implanté.
« La première chose que les gens (du Rouge et Or) avaient dit, c’est non, parce qu’il y avait déjà eu du soccer plusieurs années auparavant, l’université avait mal paru parce que des joueurs de l’équipe s’étaient battus entre eux. Ils ne voulaient pas de soccer parce qu’ils avaient eu une mauvaise expérience avec des équipes masculines.
« Les filles, on voulait toutes jouer au soccer, on avait la même passion, tandis que Helder avait lui aussi la passion – de nous coacher dans son cas… On se disait, voyons donc, ça se peut pas qu’on bloque le projet à cause de ça, pour ce que des gars ont fait il y a longtemps! »
Évidemment, on sait qui a fini par avoir le dernier mot. Et voilà que le programme de soccer féminin du Rouge et Or s’apprête à fêter ses 25 ans d’existence.
« Je sais que Helder avait pour projet, il avait commencé à en parler à l’université, d’organiser des retrouvailles pour les 25 ans de l’équipe l’année prochaine, a indiqué Dion. Je ne peux pas croire que ça va se faire et qu’il ne sera pas là! »
Helder, le doux entêté
Ce que raconte Marie-Claude Dion ouvre une porte sur un autre aspect de la personnalité de Helder Duarte : celui du doux entêté qu’il était. Une qualité qui a permis à d’innombrables projets de sa matérialiser malgré un refus initial. Comme celui du Rouge et Or, justement.
« Pour faire avancer des projets, il ne t’attaquait jamais de front, a dit Ghrib. Si on lui disait non, il revenait à la charge. Il argumentait. Mais jamais dans la chicane. Il était toujours dans la conviction. C’était une de ses grandes qualités. »
Et dans la conviction par l’action, pas juste les belles paroles en l’air. Pour convaincre, il y mettait du sien. Il s’investissait corps et âme. C’est ce qu’il a fait avec le Rouge et Or : l’université n’en voulait pas? Eh bien, on allait former une équipe quand même, jusqu’à ce que l’université change d’idée!
« Helder a accepté de faire des entraînements avec nous quand même, on a fait beaucoup de matchs hors-concours aussi, pour essayer de prouver que notre équipe aurait été de taille (si elle avait fait partie du réseau universitaire québécois) », a indiqué Dion.
Ç’a fonctionné puisqu’en 1995, le Rouge et Or est né.
Helder, le généreux
Pour continuer sur l’aventure du Rouge et Or comme métaphore pour tout le reste, mentionnons aussi que Duarte ne s’est pas juste contenté de son rôle d’entraîneur lors des débuts de l’équipe. Il s’est lancé dans l’aventure à fond, sans calculer ce qu’il obtiendrait en retour, parce qu’il était quelqu’un de naturellement généreux.
« Helder, c’était notre entraîneur, mais il était plus que ça. On n’avait pas d’argent, pas de budget pour des ballons et de l’équipement, et je me rappelle qu’il avait déboursé des sous de sa propre poche pour qu’on puisse commencer à jouer, a déclaré Dion. C’était aussi notre chauffeur, il avait son permis de mini-bus, je me rappelle ces fois où on était toutes les filles ensemble et on mettait la musique dans le piton en allant à Montréal pour aller jouer nos matchs. Et on s’entraînait à six heures du matin parce qu’il n’y avait pas de plage horaire pour nous…
« On a réussi à tout faire ça parce qu’on voulait toutes que ça se concrétise. Et Helder, il a cru en nous, nous on croyait en lui. Helder a tellement été généreux de son temps, dévoué, gentil, aimable… »
Duarte était généreux, aussi, en ce sens qu’il pensait au bien-être de l’autre partie quand il lançait ses projets. Pas question de négociations à la Donald Trump, où la seule négociation « gagnante » est celle qui se termine quand l’adversaire se retrouve par terre.
« C’étaient toujours des projets gagnant-gagnant, a souligné Ghrib. Projet après projet, il avait cette capacité de penser à autrui. C’était quelqu’un qui essayait toujours de comprendre l’autre. »
Helder, le passionné
Helder Duarte a fait tout ce qu’il a fait par passion. Il le faisait parce qu’il ne se voyait pas faire autre chose, tout simplement.
« C’est facile de regarder ça avec nos yeux de 2019, mais à l’époque où Helder a commencé à s’impliquer, il fallait y croire pour se lancer dans le soccer et dire, ‘moi je vais m’organiser pour vivre de ça’, a fait remarquer Barabé. Lui, c’est ça qu’il voulait faire dans la vie , et il ne s’est pas demandé s’il allait avoir un bon salaire ou non, s’il y aurait une pension au bout. Il n’a jamais pensé faire autre chose que du soccer. »
« Il était toujours dans les projets, toujours dans les idées, a indiqué Ghrib. Il y a deux ou trois jours (avant sa mort), il m’a envoyé le dessin d’un manteau (du Rouge et Or) qu’il avait fait à l’aide du logiciel d’adidas, avec les lignes dorées sur un manteau rouge, et il m’avait demandé ce que j’en pensais. »
« Helder était parti toutes les fins de semaine, avec nous, les joueuses. C’était du temps qu’il ne passait pas avec sa famille, a noté Dion. Mais il ne calculait pas ça, parce que c’était une passion. »
« Il a aussi été un bon papa parce qu’il a toujours coaché ses filles. Il a organisé des voyages pour ses filles, a noté Ghrib. Il a toujours été au service de sa famille malgré un horaire de fou. »
Helder, dans la bonne humeur
Helder Duarte, c’était aussi le gars qui était toujours de bonne humeur.
« Quand ça n’allait pas bien dans l’équipe, ça allait bien pareil!, a lancé Dion. Les farces qu’on se faisait, moi et lui ensemble. Il n’y a rien qu’on ne disait pas, on rigolait, c’était tellement agréable… »
« Tu étais content d’être avec lui, a affirmé Barabé. C’était le meilleur gars au monde. C’est ce qui fait qu’il était autant un rassembleur, qu’il avait autant d’amis et de gens qui l’appréciaient. C’était juste une bonne personne.
« Je me souviens d’une fois où on était tous les deux allés à Sherbrooke, en 1995, pour les Jeux du Québec, a raconté Barabé. On était tous les deux dépisteurs pour la FSQ pour épier les meilleures filles du tournoi. On était parti tôt le matin de Québec dans sa voiture et il n’arrêtait pas de faire jouer dans le piton, sur son lecteur à cassette, la chanson-thème des Jeux du Québec. On s’en allait aux Jeux et on chantait la chanson-thème à tue-tête dans l’auto. On l’a chanté 25 fois je pense! Il trouvait ça tripant à mort. Et même chose en revenant, ça n’avait vraiment pas de bon sens.
« Et les trois premières années du gala régional à Québec, c’est Helder et moi qui animions, a continué Barabé. Il se déguisait entre chaque présentation, il a fait crouler de rire la salle un paquet de fois, et on s’est fait demander dans les 10 années qui ont suivi, quand allez-vous réanimer le gala? J’étais le Hardy de Laurel et Hardy, c’était Helder qui volait le show. C’était comme le spectacle d’un humoriste.
« Son rôle a largement dépassé le terrain. »
Helder et le succès
Helder Duarte est parti beaucoup trop jeune, mais au moins il aura eu le temps de montrer qu’il n’était pas seulement un entraîneur dévoué; il était aussi un entraîneur plus que compétent.
C’est ainsi qu’il aura développé le programme du Rouge et Or au point d’en faire un des meilleurs au pays, ce qui a donné les championnats canadiens de 2014 et 2016, venus s’ajouter à huit titres provinciaux. L’excellence collective a donc été au rendez-vous, ce qui est évidemment la consécration pour un entraîneur.
Mais il aura aussi eu le temps d’obtenir la reconnaissance sur le plan personnel, lui qui a été nommé entraîneur de l’année du réseau universitaire québécois à cinq reprises, et entraîneur de l’année au niveau universitaire canadien deux fois, en 2002 et 2015.
« Il devait être super fier de tout ça, a affirmé Dion. Il restait humble et ne le disait pas trop ouvertement, mais une grosse part de ces succès-là lui revenait. Il a travaillé tellement fort, les filles aussi, ç’a été un vrai travail d’équipe et c’est ce qui est beau. »
Duarte était effectivement fier de ce qu’il a accompli puisqu’il gardait chez lui ses souvenirs du soccer. Mais il était tout aussi fier de ce que réussissaient ses joueuses, comme Dion, même après avoir quitté le Rouge et Or. Leur fierté, c’était sa fierté à lui aussi.
« Les petits fanions que les joueuses s’échangeaient avant un match dans les matchs internationaux, quand j’étais avec l’équipe canadienne, je lui ramenais et il les gardait, a indiqué Dion. Dans sa maison à Lac Beauport, il y avait une pièce qui était comme un musée, où il mettait tous ses souvenirs de soccer – ses trophées, ses plaques, des photos, des médailles, c’était super beau à voir. Chaque fois que je ramenais de quoi, il le mettait dans ses affaires et il était tout content. »
Helder, l’immortel?
Helder Duarte, donc, a été une présence exceptionnelle dans la vie de milliers de gens.
Sa présence, sur le terrain et en dehors, a été à ce point exceptionnelle, marquante et dans la durée qu’il mérite de se retrouver dans tous les Temples de la renommée qu’on retrouve au Québec.
Mais il mériterait plus encore, me semble.
Je parlais du Mont Rushmore en début de texte. C’était une boutade mais en même temps, ça ne l’était pas.
Le Stade Helder-Duarte? Le Centre sportif Helder-Duarte? L’avenue Helder-Duarte?
À vous, gens de la communauté du soccer de Québec, de décider.
Mais avouez que ça sonnerait bien. Et que ça sonnerait juste.