Les « classicos » se suivent et se ressemblent. Ça joue tranquille au foot, sans trop forcer, sans trop tackler, sans trop se bousculer. En tribune, c’est « business as usual » avec parfois un léger sentiment de pilote automatique. Et cette fois encore, c’est l’équipe à domicile qui a gagné. Retour en trois constats sur cet énième affrontement entre supposés « rivaux » qui ne livre pas la marchandise.
1) C’était plate
Vous l’aviez compris dans le préambule et il n’y a pas cent façons de le dire : on s’est fait chier grave au stade Saputo. Du moins pendant 70 minutes. Ensuite, le match a commencé à s’emballer, mais il a surtout été excitant parce que Columbus faisait n’importe quoi sur le terrain d’Orlando. Reste que pour un classico, un derby, une rivalité, ou peu importe le nom qu’on veut lui greffer, c’était faible. Intensité réduite, joueurs peu ou pas concernés, absence d’animosité. Au fil des matchs, ce classico devient de plus en plus un classi-no.
2) Où était l’urgence?
On le criait sur tous les toits, c’était victoire obligatoire pour la troupe de Rémi Garde. L’Impact « jouait sa survie », un match « sans lendemain » et toutes sortes de vieux clichés du genre, un peu partout. Et puis, encore une fois, *bruit de pet*. À voir le déroulement du match, on avait plutôt l’impression que l’Impact était en bonne position pour les séries et avait besoin d’un match nul pour assurer sa qualification. Je m’avancerais même à dire que ça cherchait uniquement la contre-attaque, peinard, dans un match où il fallait absolument prendre et garder les devants. Il est plutôt inconcevable, dans le cadre d’un match aussi important, de terminer la première mi-temps avec un seul tir cadré.
3) Heureusement, Sagna était là
S’il y en avait un qui avait bien assimilé l’équation classico+match à gagner, c’était Bacary Sagna. Le latéral français a parcouru le terrain comme s’il avait 10 ans de moins dans les jambes, s’est démené pour animer l’attaque, a fait des pieds et des mains (euh, non, juste des pieds) pour défendre sa cage. Son tackle salvateur en seconde mi-temps est un brillant exemple de son dévouement tout au long du match. Performance cinq étoiles de Sagna, qui a assuré le divertissement sur le terrain mais aussi en dehors, en allant conseiller Baldomero Toledo lors de la reprise vidéo du but refusé à l’Impact.
Heureusement, l’Impact a trouvé le moyen de monter en régime en fin de seconde mi-temps pour éventuellement causer suffisamment de problèmes au visiteur torontois et s’échapper avec trois points. Reste que si cette équipe adopte le même état d’esprit la semaine prochaine chez les Revs, la victoire est fort peu probable. L’Impact n’a pas ramené le moindre point de la Nouvelle-Angleterre depuis 2015. Il faudra trouver le moyen, pendant la semaine, d’inculquer cette mentalité de conquérant, de tueur, qui a fait défaut à l’Impact à chaque moment clé de sa saison. Énorme contrat. Mais avec l’Impact, rien n’est impossible, on le sait.
Direction Foxborough. Avec un œil tourné vers Columbus, qui recevra Minnesota United et Darwin Quintero. En voilà un qui pourrait remonter son capital de sympathie à Montréal.