Peu de gens peuvent se vanter d’avoir été là bon an, mal an, depuis que l’Impact de Montréal a été fondé, il y a 25 ans. Pas même Joey Saputo, qui a cédé l’équipe au Groupe Ionian le temps d’une (demi-)saison en 2001! Mais Pierre Mailhot, lui, est un de ceux-là, à titre d’un des plus fidèles partisans dans l’histoire du club.
Même s’il a assisté à quelques matchs du Supra dans la Ligue canadienne, c’est seulement lorsque l’Impact est né, en 1993, que Mailhot a recommencé à suivre le soccer d’ici avec le même degré d’intérêt que le Manic.
« Après le Manic, j’avais continué à suivre l’équipe canadienne, notamment lors des qualifications pour la Coupe du monde de 1986, a indiqué Mailhot lors d’un entretien téléphonique. J’ai un peu moins suivi la période du Supra, même si je suis allé voir quelques matchs. C’est quand l’Impact est arrivé que je me suis remis à suivre ça (régulièrement). Peut-être parce que le club recevait plus de couverture médiatique, notamment avec Martin Smith (au Journal de Montréal). Une couverture qui ne se compare pas du tout avec la couverture actuelle! Ceux qui se plaignent de la couverture à l’heure actuelle n’étaient pas nés à ce moment-là, ça paraît…
« J’assistais à quelque chose comme cinq à 10 matchs par saison. Puis, je suis vraiment devenu assidu quand ils ont commencé à parler de construire le stade Saputo. Je suis devenu un abonné de saison parce que je me disais que c’était le moment idéal pour le faire, en prévision de l’entrée du club en MLS. Je savais très bien que le plan de Joey, c’était d’aller en MLS. Il ne construisait pas un stade pour rien. »
Mailhot avait vu juste, puisque l’Impact a commencé à jouer dans la MLS en 2012.
Celui qui est informaticien/administrateur de systèmes dans la vie de tous les jours a aussi voyagé pour assister à des matchs du onze montréalais à l’étranger. À Toronto, évidemment, mais aussi à New York – le Red Bull Arena est son stade préféré sur la route –, Washington et Philadelphie. À Vancouver aussi, à l’occasion du tout premier match de l’histoire du club dans le circuit Garber. Un voyage que Mailhot a « rentabilisé » en raison de la tenue d’un match du Canadien en soirée au domicile des Canucks.
Car Mailhot aime suivre – à la télé et en personne – plusieurs sports, comme le hockey, le football de la Ligue canadienne et la Formule 1.
« Pendant quelques années, je me suis déplacé avec un ami pour les matchs de la Coupe Grey. Je n’ai pas vu beaucoup de hockey à l’étranger, je suis allé à Québec une fois, dans le temps des Nordiques, pour un match contre les Penguins et mon ami Mario (Lemieux), a indiqué Mailhot. Mais au soccer, tu sais qu’il y a une mentalité de partisans qui se déplacent. Tu sais que tu ne seras pas tout seul (du camp des visiteurs dans les gradins). »
Parmi les grands moments de sa « carrière » de partisan de l’Impact, Mailhot mentionne la finale de 1994 remportée au Complexe sportif Claude-Robillard, et qui a été suivie par la ‘pitch invasion’ comme il l’appelle, alors que plusieurs centaines de partisans ont envahi le terrain dans la joie et l’allégresse afin de célébrer le premier championnat dans l’histoire du club.
Il allait vivre des sensations plus fortes encore quelques années plus tard, lors du but de Cameron Porter en Ligue des champions de la CONCACAF. Évidemment, il était là!
Mailhot était également là, à l’aéroport de Dorval, afin de souhaiter la bienvenue à Didier Drogba à son arrivée à Montréal. Ils ont été plusieurs de ses anciens potes à avoir eu la même idée, semble-t-il.
« J’y ai croisé des amis avec qui je jouais au soccer quand on était à l’université, a raconté Mailhot. C’était très drôle. Je vois un de mes chums passer avec son garçon, je lance : hé, Patrick! Il se retourne et me regarde : Pierre! On ne s’était pas vus depuis une dizaine d’années. Il y en avait d’autres aussi que j’ai rencontrés sur place. C’était tellement drôle de voir des gens que je n’avais pas vu depuis longtemps, qui étaient tous là pour accueillir un joueur (de l’Impact). »
L’amour de Mailhot pour le foot remonte aux années 1970, quelques années avant l’arrivée du Manic en 1981.
« J’ai surtout joué au foot à l’école primaire à Ville Émard, dehors pendant la récréation l’hiver, avec un ballon qu’on utilisait à l’époque pour jouer au ballon chasseur. C’est probablement de là que vient ma fascination pour les ballons de foot de couleur orange », a expliqué Mailhot, qui a souvent écrit sur les réseaux sociaux (il est suivi par plus de 1 600 abonnés sur Twitter, notamment) adorer regarder des matchs de foot européen, au milieu de l’hiver, quand on utilise un ballon orange parce qu’il neige.
« À la télé, je regardais quelques matchs. À Teledomenica, tout de suite avant ou après le cuisinier italien qui était un peu fou, il y avait un match de Serie A. (Au réseau PBS), il y avait l’émission ‘Soccer Made in Germany’, c’était comme Canadiens Express, mais en foot (la Bundesliga). »
Depuis, il a vu le foot d’ici grandir. Mais peut-être pas autant qu’il l’aurait espéré.
« Je ne comprends pas qu’avec toutes les communautés culturelles qu’il y a à Montréal, le stade Saputo ne soit pas plein à chaque match, a lancé Mailhot. On dirait qu’il y en a qui ne veulent tout simplement pas apprécier le calibre de jeu en Amérique du Nord. Qui préfèrent suivre des clubs à la télé qu’aller voir un match en personne. »
Pourtant, tout le monde sait que c’est bien meilleur en personne. Dans le sport comme le reste.
