Les Rapids du Colorado avaient joué trois jours plus tôt à Seattle. Et à voir leur allure sur le terrain du stade Saputo, on se demandait s’ils avaient fait le trajet en bus depuis la côte ouest. Le dispositif tactique ultra serré des visiteurs faisait penser à un coffre-fort dont il fallait soit trouver la combinaison pour l’ouvrir, soit trouver le bon outil pour le percer. Heureusement pour le bleu-blanc-noir, la porte fut finalement découpée par Taïder et les trois points subtilisés. Trois constats sur Rémi’s Eleven.
1) L’Impact n’a jamais paniqué
On peut dégager une constante dans la récente série de victoires de l’Impact : la préparation. En ce moment, les joueurs de l’Impact sautent sur le terrain en sachant exactement comment l’adversaire va se comporter. Garde et ses assistants font de l’excellent boulot pour cerner les tendances de l’adversaire et les communiquer au groupe. Ainsi, quand l’Impact a commencé à buter sur le bloc compact des Rapids, venus jouer le 0-0, personne ne s’est énervé. Personne ne s’est impatienté. Personne n’a paniqué. On a continué à chercher la faille, jusqu’à la trouver. Parce qu’on savait que ça se passerait ainsi et on savait qu’on devrait travailler d’arrache-pied pour prendre le dessus.
2) L’Impact aurait pu laisser un peu plus le ballon aux Rapids
À force de voir l’Impact buter sur la muraille des visiteurs en première mi-temps, on se demandait si c’était une de ces soirées où l’Impact tomberait à court de solutions. Subtiliser le ballon et le faire circuler pour trouver l’ouverture jusqu’au but est un jeu qui peut vite se retourner contre une équipe qui, ne l’oublions pas, possède toujours quelques carences sur le plan du mouvement offensif. Ainsi, il aurait peut-être été judicieux de varier un peu la tactique en laissant de temps en temps le ballon aux Rapids afin de tenter de profiter en contre-attaque des espaces laissés dans la défense par leur mouvement offensif.
3) L’Impact gagne surtout grâce à son entraîneur
N’en déplaise à certains observateurs, la récente série de succès des Montréalais repose surtout sur le travail du staff technique. La préparation au jeu de l’adversaire, d’une part, mais aussi les décisions, directives et ajustements en cours de match aussi. La semaine dernière, c’étaient des remplacements gagnants, cette semaine, ce furent des instructions à la mi-temps. Au retour de la pause, on a vu un Taïder plus prompt à soutenir les mouvements de Piatti et Silva en attaquant la surface de réparation, avec le résultat qu’on connaît. Pour l’instant, Rémi Garde et ses adjoints font du bon travail avec un effectif dont le talent reste limité. Toutefois, ce ne sera pas possible de maintenir la cadence avec le groupe actuel. Un moment donné, les adversaires vont s’ajuster et cesser d’arriver face à l’Impact en jouant de manière identique à la semaine précédente. Et c’est là que l’intelligence de jeu, l’expérience et le talent brut devront peser dans la balance.
Bref, il faut surtout éviter de s’enflammer. Le mercato estival demeure une échéance extrêmement importante pour le bleu-blanc-noir, et l’erreur de ne pas recruter en raison de résultats positifs récents (et souvent survenus par hasard) a été commise trop souvent par ce club pour croire que ce spectre a été à jamais renvoyé dans les profondeurs des ténèbres.
Déplacement toujours difficile sur le petit terrain de New York City en milieu de semaine, puis retour à la maison pour y accueillir San Jose samedi.