Montréal-Kansas City : Trois constats sur l’Impact

Publié par

Si vous avez lu la dernière édition de cette chronique jusqu’au bout, vous savez que l’auteur de ces lignes ne s’attendait pas à cette victoire sans équivoque de l’Impact contre le Sporting de Kansas City. Mais l’Impact arrive souvent là où on ne l’attend pas : par exemple, en finale de la Ligue des Champions en 2015 ou en finale de la conférence Est de la Major League Soccer en 2016. À l’inverse, il parvient tout aussi souvent à disparaître alors qu’il est attendu. Comme en 2017. Et donc, en écartelant le meneur de la conférence Ouest, l’Impact a fait en somme le truc le plus « Impact » qui soit : défier les pronostics. Retour en trois constats sur un presque parfait Montréal-Kansas City.

1) La discipline collective était impressionnante
On en avait eu un avant-goût avec le match précédent à Orlando, mais cette fois, on a eu droit à tout le gâteau. Quel plaisir de voir une équipe aussi rodée que le Sporting de Kansas City se heurter à un bloc défensif qui opère au quart de tour, dans lequel chacun lutte pour ses coéquipiers et suit un plan magistralement enseigné par le maître d’armes Rémi Garde. Même la perte d’un morceau important en cours de match n’aura pas ébranlé la confiance du groupe, bien au contraire. Les acteurs étaient bien en place et chacun connaissait par cœur les tendances et les habitudes de l’adversaire. Du bien beau boulot de préparation.

2) Ça a mieux été après la sortie de Piette
Constat facile, mais surtout ne vous énervez point, car il ne s’agit pas là d’une critique envers le milieu de terrain québécois. Toutefois, quand on analyse froidement la situation, on se demande s’il n’y a pas là des indices sur l’avenir de l’équipe. Mais revenons au match. Dès la montée de Shamit Shome pour remplacer Piette, Ken Krolicki a reculé d’un cran pour occuper le poste du Québécois, en tâche partagée avec Saphir Taïder. Shome, lui, occupait une position plus avancée sur le terrain. Ce faisant, la ligne arrière a soudainement été mieux protégée, tandis que Shome amenait plus de solutions vers l’avant et de mouvement dans l’axe à 25 mètres du but (où Krolicki et Taïder s’aventuraient somme toute peu lorsque Piette était sur le terrain). De plus, en inversant ainsi le triangle axial, la circulation du ballon se faisait mieux, ce qui permettait de plus facilement trouver Piatti et Silva qu’en première mi-temps, en plus de leur donner plus d’espace de manœuvre vers l’intérieur du terrain. Ce fut encore plus payant quand l’arrivée de Raitala a permis de pousser un Lovitz très en jambes un cran plus haut sur le terrain et de subitement profiter de la présence d’un attaquant sur le terrain (nous y reviendrons). Pour rappel, avant la saison, Rémi Garde avait mentionné qu’il aimerait bien avoir un second Taïder. On comprend mieux pourquoi.

3) On ne sait plus trop à quoi sert Mancosu
Hormis l’obligation d’avoir onze joueurs sur le terrain, difficile de voir pourquoi on ferait jouer Matteo Mancosu. Si l’on en croit les statistiques affichées sur le site de la MLS, l’Italien aurait touché un seul ballon dans le dernier tiers, en l’occurrence une tentative ratée de passe en retrait dans la surface. Ça, c’est autant de ballons touchés dans le dernier tiers que… Rudy Camacho. Et dans le cas de Camacho, c’était un tir. Cadré, en plus. Sans farce. Bref, Mancosu est tout simplement inutile, et s’il y en a un qui doit se poser de sérieuses questions en ce moment, c’est bien Jackson-Hamel.

D’ailleurs, Rémi Garde a certainement surpris beaucoup de monde en remplaçant Mancosu par Raitala à la 60e minute. Mais c’était le coup gagnant. Raitala fait toujours du bon boulot défensif, on le sait. Lovitz était en grande forme et martyrisait le flanc droit du SKC; bonne occasion de le faire monter d’un cran. Et en mettant Piatti devant, l’Impact avait désormais un attaquant de pointe. La vivacité de Lovitz est d’ailleurs ce qui a mené au penalty. Coaching gagnant.

Après le match, Rémi Garde insistait sur le fait qu’il fallait « confirmer » dès le prochain match, que sans une victoire, cette grande performance contre Kansas City « ne servirait à rien ». L’occasion de confirmer est bien là : l’Impact accueillera samedi prochain les Rapids du Colorado, une des pires équipes de la conférence Ouest et de la MLS. Ça va tellement mal pour Tim Howard et ses amis qu’ils sont aussi mauvais que le Toronto FC. Imaginez la déprime! Bref, l’adversaire est très prenable… Et là, vous êtes en train de vous remémorer l’introduction du présent texte, n’est-ce pas?