Montréal-Philadelphie : Trois constats sur l’Impact

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Il y a de ces matchs qui marquent l’imaginaire. Parfois pour les mauvaises raisons. Par exemple, ce 0-3 contre Kansas City en 2014. Parce que oui, ce match contre l’Union de Philadelphie était du même niveau. Cela ne veut aucunement dire que quatre ans après, presque jour pour jour, l’Impact n’a pas progressé. Toutefois, ça indique qu’il n’a pas autant progressé qu’on le croyait, ou qu’on l’espérait. C’est parti pour les trois constats.

1) Ça ralentissait trop dans le dernier tiers
Beaucoup de choses n’ont pas fonctionné offensivement pour l’Impact, mais la plupart s’expliquent par ce refus inexplicable de jouer avec rythme dans le dernier tiers de l’Union. À maintes reprises, sur les flancs, que ce soit Taïder, Piatti ou Lovitz (et même Edwards, mais dans une moindre mesure), on voyait les hommes de Rémi Garde stopper le ballon, couper vers l’intérieur du terrain et tenter d’y aller à un contre un avec le défenseur adverse. Pourtant, l’espace pour tenter de déborder en augmentant la cadence était souvent bien présent. Cela se traduisait la plupart du temps par une passe en retrait, majoritairement dans l’axe, à Piette. Si ça manquait cruellement de créativité devant, c’est surtout parce que ça manquait de rythme et de mouvement. Quand on ne force pas la défense à bouger…

2) Ça reculait trop
Quel que soit l’adversaire, même celui avec l’attaque la moins prolifique de la ligue, si on défend en reculant sans jamais mettre le pied, on se met dans de beaux draps. C’est ce qui est arrivé à l’Impact contre l’Union. Non seulement Philadelphie profitait de vastes espaces dans l’axe du milieu, mais en plus, les joueurs de l’Impact semblaient peu enclins à mettre de la pression. Souvent, on voyait Philadelphie gagner facilement des ballons, puis enfoncer l’Impact profondément dans son territoire, comme si c’était une journée porte ouverte pour la fête des Mères. Affolant.

3) Heureusement, Bush était dans un bon jour
Evan Bush n’est pas le meilleur gardien de la MLS et ne le sera jamais, mais bon dieu, on ne peut que lui être sympathique après un tel match. Le pauvre a été abandonné par sa défense pendant toute la première mi-temps et a fait de son mieux pour limiter les dégâts. On notera aussi qu’il est beaucoup plus vocal cette saison que par le passé, comme si Joël Bats lui avait dit « Écoute, Evan, moi, je suis trop loin pour les engueuler quand ils jouent comme ça. Fais-le pour moi, s’il te plaît. » Bush gesticule, pointe du doigt, rage. Il était temps.

Bon, maintenant, disons les vraies choses. Peu importe qui joue comment et où, peu importe la minute à laquelle l’entraîneur fait son premier changement, peu importe le nombre de matchs joués dans la dernière semaine, c’est impossible de gagner quand les joueurs se pointent sur le terrain en donnant une forte impression de ne pas vouloir y être. Si les supporters de l’Impact voulaient vraiment voir une équipe qui attend passivement sur le terrain qu’il se produise quelque chose, ils seraient en train de faire du porte à porte pour le retour des Expos. Cette prestation contre Philadelphie… non, je dois me reprendre, car on ne peut même pas qualifier ce qu’on a vu de « prestation ». Donc, cette absence contre Philadelphie est inacceptable, comme l’a supposément dit Joey Saputo dans le vestiaire après le match. Ah! « Inacceptable »! Ça ne faisait pas si longtemps qu’on l’avait entendue, celle-là. Il me semble que Biello la sortait toutes les trois semaines en 2016 et 2017. Inacceptable ceci, inacceptable cela. Le qualificatif à employer, en fait, c’est « honteux ». Honteux, tout simplement, que les supporters doivent rester assis en plein soleil pendant deux heures pour ça. Honteux, de voir un Petrasso qui reculerait jusque dans son but, mort de trouille de faire une erreur en tentant de stopper la course d’un adversaire. Honteux, de voir un Taïder qui se traîne les pieds au lieu de revenir défendre. Honteux, de ne voir personne gueuler un coup dans la moitié de terrain adverse pour réveiller ses coéquipiers. Honteux, de voir des joueurs regarder le match plutôt que d’y participer. Honteux, de ne voir aucune intensité, aucune vie, rien. On peut blâmer la direction, le coach, le pape, même, si ça nous chante. Mais tant et aussi longtemps que les joueurs se comporteront en lavettes sur la pelouse, ce sera difficile pour l’Impact d’être autre chose qu’une équipe de bas de tableau.

Prochain arrêt : Zlatan. Au moins, cette fois, il risque d’y avoir quelque chose d’intéressant à voir sur le terrain du stade Saputo.

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