Il y a de ces matchs où il y a de toute évidence un coup à jouer. Longtemps, on a cru que l’Impact pouvait et allait ramener trois points, mais dix minutes d’accélération de la part du Fire auront fait pencher la balance en faveur des locaux. L’Impact n’a rien à déclarer aux douanes à son retour des États-Unis, mais revient tout de même avec une plus grande expérience dans ses bagages. Aucun point, mais trois constats.
1) L’Impact a gagné la bataille tactique, mais n’a pas su en profiter
D’un côté comme de l’autre, on semblait avoir privilégié l’aspect défensif au mouvement offensif. Côté montréalais, on revoyait l’organisation défensive qui avait bien servi en seconde mi-temps contre New England, tandis que du côté de Chicago, on avait bien pris soin de ne pas trop se dégarnir derrière en phase offensive, pour éviter la dévastatrice contre-attaque montréalaise. Paunovic, en mettant Adams sur le dos de Piatti, s’assurait en plus de ralentir l’Argentin, déjà dans un jour sans. Si l’Impact a ultimement eu l’avantage dans la bataille tactique, ceux qui auraient dû se lever pour compenser les difficultés de Piatti ne l’ont pas fait. Occasion manquée.
2) Taïder aurait dû en faire plus
Rémi Garde l’avait dit le mois dernier : l’Impact ne peut pas se passer de l’un ou l’autre de ses joueurs désignés. Alors quand un est là, mais connaît un match difficile, on est en droit de s’attendre à ce que l’autre compense, à tout le moins un petit peu. Malheureusement, Taïder semblait en mode découverte de l’Amérique plutôt qu’en mode guerrier. Sans être mauvais, il n’a pas su mettre sa marque sur le match, optant trop souvent pour la latéralité que pour la verticalité dans son jeu balle au pied. Ce faisant, le mouvement offensif, déjà partiellement amputé par les mauvais contrôles de balle de Piatti, Edwards et bien d’autres, manquait gravement de dynamisme.
3) Fanni et Piette, ça marche
Contre Toronto en mars, l’Impact avait gagné grâce en grande partie aux efforts conjugués de Fanni et de Piette. À Chicago, on a enfin pu revoir le duo dominer un adversaire. Samuel Piette profite d’une bonne communication avec Fanni et, surtout, de la sérénité du grand défenseur français. Sachant que derrière lui, Fanni est là pour ramasser presque tous les ballons, Piette est donc libéré et plus confiant dans ses duels. Pour Fanni, pouvoir diriger un Piette en pleine possession de ses moyens facilite également le travail. Cette confiance rejaillit évidemment sur Raitala, déjà bien efficace en temps normal, ce qui rend la tâche encore plus dure aux attaquants, devenus cette fois carrément invisibles. Pourtant, Nikolic n’est pas le dernier venu…
Prestation plutôt positive dans l’ensemble. Une solide organisation défensive, un évident souci de ne pas commettre des fautes aux abords de la surface et, malgré des ratés parfois impardonnables, plusieurs occasions qui auraient pu faire basculer le match. Du très bon, du moins bon, et malheureusement, une brève période d’accélération de Chicago qui fait la différence, dans un match au rythme très lent en raison des choix tactiques qui avaient été faits par les deux entraîneurs. L’Impact pouvait clairement être bien mieux payé que ça. Un but injuste, diront certains, mais que l’on sentait venir, Bush devant intervenir quelques fois en catastrophe avant de céder.
Défaite dure à avaler pour l’Impact de Montréal, qui n’aura toutefois pas le temps de trop se morfondre. L’Union de Philadelphie frappe déjà à la porte du stade Saputo…