Atlanta-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Encore une raclée. Encore un effondrement en seconde mi-temps. Encore des doutes. Et beaucoup, beaucoup de supporters qui s’énervent. Pourtant, sans les trois défaites, parfois embarrassantes, qui ont précédé, on ne céderait pas à la panique. On se dirait sûrement que c’est dommage, que l’Impact méritait mieux. Retour sur les déboires de l’Impact de Montréal à Atlanta.

1) L’Impact a dû se priver de ses forces
On l’a vu à Atlanta, quand l’Impact joue pour défendre, et uniquement pour défendre, les adversaires ont de la difficulté à trouver la solution. Le problème avec une telle façon de jouer, c’est que l’Impact se prive alors de ses forces : un Piatti qui virevolte comme un papillon et pique comme une guêpe, un Taïder qui fait l’ascenseur et apporte beaucoup de volume dans l’axe du milieu de terrain, un Silva qui peut exprimer son aisance technique et profiter des espaces pour envoyer de bons ballons. Toutefois, contre une équipe aussi bien armée qu’Atlanta, si l’Impact décide de jouer au ballon, il s’expose alors beaucoup trop derrière et c’est exactement là que ça se complique; les subtilités du jeu en transition défensive ne font pour le moment pas partie des atouts de l’Impact de Rémi Garde. Il suffit de voir le troisième but d’Atlanta pour le comprendre (nous y reviendrons). C’est donc la difficulté pour l’entraîneur français : trouver un équilibre entre jeu offensif et appui défensif, principalement en milieu de terrain.

2) La défense a bien fait
Un Camacho bien en voix (et bien en place) qui n’hésite pas à diriger « sa » défense, ça fait un bien fou. Rarement a-t-on vu une défense montréalaise aussi bien alignée, aussi disciplinée dans son mouvement collectif pour jouer le hors-jeu et aussi battante. Ajoutons à cela un Raitala en toute grande forme, très impliqué, et une solide contribution des latéraux. Une performance fort encourageante pour la suite des choses, mais qui indique toutefois que l’Impact aurait avantage à solidifier son jeu défensif en milieu de terrain pour appuyer sa ligne arrière. En d’autres termes, la défense est bonne, mais elle est trop souvent laissée à elle-même.

3) Le troisième but encaissé illustre le mal qui afflige l’Impact
S’il y a un but qui illustre très bien ce dont il est question dans les deux premiers constats, c’est le troisième but d’Atlanta marqué par Miguel Almiron. Décortiquons. Saphir Taïder, transfuge de Série A, passe le ballon à Ken Krolicki, recrue de NCAA. Ce dernier rate son geste et perd le ballon. Taïder, dégoûté, arrête de jouer. Samuel Piette, qui avait été aspiré sur le flanc droit lors d’une phase de jeu précédente oublie pendant de longues secondes de se replacer dans l’axe. Almiron, lui, attend impatiemment le ballon seul au milieu du terrain. Piette réagit trop tard et mal, en préférant se diriger directement sur le joueur plutôt que de favoriser son replacement défensif (vers son but, donc). Almiron pivote, efface complètement Piette et a un boulevard devant lui. Le Québécois tente de suivre, mais n’y parvient pas et arrête de jouer à 25 m de son but. En l’absence de Camacho qui s’était compromis vers l’avant (l’Impact devait égaliser) et vu l’incapacité de Piette à revenir sur Almiron, Lovitz quitte son poste et intervient sur le Paraguayen, mais ne touche pas au ballon. Duvall est trop occupé à réclamer un hors-jeu pour pouvoir réagir suffisamment rapidement et empêcher Almiron de reprendre la balle malencontreusement déviée par Martinez dans sa course. Bush, lui, est trop mal positionné pour pouvoir intervenir autant sur le tir d’Almiron que sur ce que Martinez aurait pu faire s’il n’avait pas trébuché sur le ballon. Bref, comme souvent, les joueurs de l’Impact ont enchaîné manque de concentration, errements défensifs, mauvaises décisions et gestes ratés lors d’une transition défensive.

Rémi Garde devra trouver cet équilibre qui lui permettra ne pas devoir sacrifier ses atouts afin de tenter de rester dans le match le plus longtemps possible en espérant que ça se termine bien. Un équilibre qui sera sans doute difficile à obtenir à court ou moyen terme, sauf si l’Impact est en mesure d’accueillir de nouveaux joueurs dont le profil permettra d’augmenter l’intelligence de jeu et les capacités défensives de son milieu de terrain. Car on l’a vu, Silva, Taïder et Piatti proposent déjà une partie des réponses offensives au casse-tête bleu-blanc-noir, tandis que la défense (à plus forte raison avec Fanni) peut freiner les meilleures attaques de la ligue. Idéalement, il faudra trouver la pièce manquante qui permettra de solidifier l’ensemble.

Retour à la maison, contre New England. Une belle occasion à saisir pour tourner la page et reprendre un peu confiance.