Il faut bien se l’avouer : peu nombreux étaient ceux et celles qui croyaient voir l’Impact de Montréal ramener trois points du Red Bull Arena. De fait, l’équipe montréalaise a une fois de plus semblé dépassée sur la pelouse du New Jersey, encombrée de son fardeau de huit défaites consécutives en championnat sur ce terrain comme un scarabée pousse avec peine sa boule de bouse devenue trop grosse. Naturellement, une autre défaite fut ajoutée à cette tragique fiche. Voici trois constats… pas très encourageants.
1) L’Impact a perdu trop de ballons
Le pressing haut appliqué par l’équipe de Jesse Marsch à domicile n’est plus un secret pour personne. Comme en faisait foi Victor Cabrera juste avant le coup d’envoi, l’Impact s’y attendait et devait, on le devine, s’y être préparé. Ça n’a absolument pas paru. Non seulement les joueurs de l’Impact ont mal réagi sous pression, mais en plus, ils ont aussi mal réagi sans pression. Le tout s’est additionné pour causer un nombre effarant de pertes de balles et de passes à l’adversaire, ce qui nous faisait parfois nous demander pour quelle équipe les hommes de Garde jouaient. Perdre le ballon sous pression, ça se comprend. Le perdre sans pression, moins. Mais ce qui est le plus affolant, c’est cette profonde incapacité à se replacer rapidement et efficacement après une perte de balle, alors que tous étaient au fait du style de jeu pratiqué par New York et auraient dû faire de la transition offensive-défensive une priorité. Alarmant.
2) Ça manque de leadership
Si le début de match a été difficile pour les hommes de Rémi Garde, le Bleu-blanc-noir peinant pendant au moins les 25 premières minutes, les choses se sont soudainement équilibrées pendant la seconde moitié de la première mi-temps. L’Impact aurait même pu, un peu par miracle il faut le dire, rentrer au vestiaire à la mi-temps en menant au score. Toutefois, il y a lieu de se demander si, à la pause, on a servi aux joueurs de la tisane à la camomille en lieu et place des traditionnels quartiers d’orange. À la reprise, l’Impact était amorphe, sans jambes, sans ambition, sans couilles. Et personne ne semble avoir eu la présence d’esprit, ou l’envergure nécessaire, pour donner un coup de gueule afin de secouer le cocotier. L’Impact était tout simplement une équipe sans âme. L’examen de conscience se révèle nécessaire.
3) Camacho a raté sa rentrée
On l’attendait avec impatience, maintenant on se demande un peu pourquoi. Rudy Camacho a connu un match difficile à tous les points de vue. Certes, le défenseur français doit trouver ses repères et s’ajuster à une nouvelle équipe, à un nouveau système, à une nouvelle ligue et à une nouvelle vie. Toutefois, les premières impressions sont souvent une indication de la suite des choses. Ça allait malheureusement trop vite pour le transfuge de Beveren…
Cette prestation collective, s’ajoutant à tout ce qu’on a vu depuis le début de saison fait en sorte qu’il est très difficile d’identifier les cadres de l’équipe, hormis, évidemment, les deux joueurs désignés. Hormis eux, personne ne peut vraiment parier sur le fait qu’il sera toujours dans le onze de départ à la fin de la saison. Si pour l’instant, certains ont le totem d’immunité en raison d’un manque de profondeur évident à leur position, on ne peut prétendre avec une absolue certitude qu’ils ont prouvé être indispensables pour Rémi Garde. L’Impact est en chantier, le terrain est en train d’être nivelé pour laisser place à une nouvelle construction. Attention au bulldo(g)zer, donc (vous l’avez?).
Retour à la maison pour accueillir le LAFC. Attention, car comme le dit le proverbe : « Il n’y a pas plus emmerdant qu’un Belge pas content. » Bon, d’accord, ce proverbe, je viens de l’inventer. Mais attention quand même, quoi.