New England-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Il y a de ces matchs qu’on aimerait ne pas avoir vus. Celui-ci en était un. Déjà à court d’un joueur désigné, l’Impact a rapidement dû abandonner son deuxième sur carton rouge (mérité, oui). Une situation qui aura eu l’effet de bien montrer à tous les limites de l’effectif montréalais. Voici trois constats parfois un peu évidents, il faut l’admettre.

1) Il ne faut pas suranalyser ce match
C’est l’évidence même. Un match à 10 contre 11, sans deux joueurs désignés, avec un groupe qui apprend toujours à se connaître, c’est loin d’être les conditions idéales pour tirer des enseignements. On peut toutefois déplorer l’affaissement du moral des troupes après le premier but des Revs. On a vu un Impact jouer de façon molle, comme s’il avait la conviction que ça ne servait à rien. Pourtant, au retour de la mi-temps, le bleu-blanc-noir s’est permis quelques incursions prometteuses en territoire adverse, de beaux mouvements vers l’avant qu’on aurait voulu voir en première mi-temps tandis que les visiteurs laissaient plutôt à Jackson-Hamel l’ingrate tâche de jouer un tour de magie individuel pour s’inscrire à la marque. Décevant manque de combativité.

2) Victor était en mode Mauvais Cabrera
Après un début de saison satisfaisant, de défenseur central argentin a rappelé à tous pourquoi nombreux étaient ceux qui réclamaient la saison dernière un partenaire fiable à Laurent Ciman (un gars comme Rod Fanni, par exemple). Certes, Cabrera, comme Ciman d’ailleurs, est capable du meilleur comme du pire. Toutefois, là où le Belge enchaîne coups d’éclat et coups dans l’eau dans un même match, voire sur une même séquence, Cabrera, lui, ne fonctionne qu’en mode unique : Bon Cabrera ou Mauvais Cabrera. À Foxboro, le commutateur était malheureusement placé en mode Mauvais Cabrera. Une telle performance, aussi désastreuse soit-elle sur le terrain, ne pouvait par contre pas mieux tomber, pour deux raisons : d’abord, car cela est arrivé dans un match qui avait toutes les chances de mal tourner, ensuite, car cela offre à Rémi Garde le prétexte idéal pour lancer Rudy Camacho dans la mêlée.

3) Silva a donné des éléments de réponse
Aligné comme latéral droit, l’Uruguayen n’aura toutefois pas pu se mettre en valeur offensivement en raison du carton rouge (mérité, oui) de Taïder, qui l’a forcé à défendre pendant tout le match. Et défendre, Silva sait comment. Sa soirée s’annonçait chargée devant l’intenable Penilla, mais le nouveau venu de l’Impact n’a jamais eu l’air complètement dépassé, cumulant même des statistiques fort satisfaisantes (notamment neuf récupérations). C’est une surprise pour un joueur qu’on étiquetait jusque-là comme un élément offensif, venu fort probablement pour occuper une place dans l’axe du milieu de terrain. Je suis donc forcé de revoir un des constats émis la semaine dernière : l’Impact a un peu plus l’effectif pour jouer en 3-5-2 que je ne le croyais. Il faudra évidemment évaluer l’apport de Silva en latéral droit dans un match plus « normal » et voir aussi s’il a réellement été embauché pour occuper ce poste ou s’il s’agissait d’une mesure d’urgence pour éviter d’avoir à subir un autre match catastrophique de Duvall, mais de toute évidence, Silva est une solide piste de solution pour patrouiller le flanc droit. Par contre, un examen de la vue pourrait être nécessaire pour éviter que le festival de passes ratées vécu à Foxboro ne se répète.

Match à oublier, certes, mais qui risque quand même de fournir sa part de précisions sur la vision à moyen terme de Rémi Garde. Cabrera a-t-il le niveau exigé par l’entraîneur? Silva est-il le nouveau latéral droit de l’Impact? Bush va-t-il se faire fouetter par Bats à l’entraînement durant la semaine?

Allez, on reprend la route, cette fois vers le New Jersey, sans Saphir (mérité, oui), mais, il faut l’espérer, avec Nacho. Reste à savoir si l’Argentin sera en mode salsa ou en mode… ah non, c’est vrai, lui, depuis qu’on l’a libéré de ses obligations défensives, il n’a plus qu’un seul mode. Salsa por todos. Vamos.