Vancouver-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Elle était attendue avec impatience et elle est enfin arrivée : la première saison de l’Impact de Montréal sous la supervision de Rémi Garde vient de commencer. Si l’optimisme qui a suivi la nomination du nouvel entraîneur-chef de l’Impact a quelque peu pâli en raison d’un mercato en demi-teinte et d’un effectif un peu chétif, les observateurs avaient tout de même bien hâte de voir comment Garde et son staff allaient aborder ce tout premier test. Revoyons le match en trois constats.

1) Le bloc défensif est bien défini
S’il y a une chose que l’Impact a clairement travaillé match après match en préparation, c’est de s’assurer de mettre en place un bloc défensif compact et cohérent. Cette discipline défensive à elle seule est une gigantesque amélioration par rapport à ce qu’on a pu voir lors les deux dernières saisons de l’Impact. D’accord, Vancouver a marqué deux fois (on verra pourquoi au point 2), mais outre ces deux buts, les Whitecaps ne sont pas parvenus à créer énormément de danger devant la cage de Bush. Un bloc bien en place, sur lequel bâtir en vue des prochains matchs. Toutefois, il manque cruellement un patron de la défense pour diriger les opérations. Une sorte de général, si vous voulez…

2) Un flanc droit trop mou
Autant le duo Michael Petrasso-Raheem Edwards avait montré de belles choses en préparation, autant il a connu un match difficile sur le tapis du BC Place. Certes, Alphonso Davies est une grosse commande, surtout quand il est appuyé par Kei Kamara. Toutefois, Petrasso semblait largement dépassé par moments, ce qui n’augure pas bien pour les matchs où il devra faire face à des joueurs plus aguerris dont il n’est pas le coéquipier en équipe nationale… Edwards, quant à lui, nageait dans le doute; incapable de prendre une décision rapidement, il a passé la majeure partie du match à ralentir le jeu en possession, ou à oublier de défendre, comme lors du premier but de Vancouver, où il se promène à 15 mètres de Davies qui a tout le temps de centrer pour Kamara. Oubli aussi pour Petrasso, qui laisse Davies (encore lui), filer seul au but pour marquer le deuxième de Vancouver. Les Whitecaps ne sont pourtant pas reconnus comme une grosse machine offensive; l’équipe peine souvent à faire le jeu. Accorder une attention toute particulière à Davies et Kamara était donc une grosse partie de la solution et le flanc droit de l’Impact aurait dû être aux aguets pendant 90 minutes. Insuffisant.

3) Krolicki, entre solution et symptôme
Ken Krolicki poursuit son ascension. De prospect anonyme de la NCAA à titulaire de l’Impact de Montréal, le jeune Américain s’est imposé grâce à son jeu simple, intelligent et efficace. Auteur d’un bon match à Vancouver, il a prouvé que son embauche était méritée. Toutefois, si sa présence répond à un besoin et offre une solution immédiate en milieu de terrain, sa titularisation laisse aussi paraître les grosses difficultés vécues par l’Impact en ce moment. Selon l’angle de vue que l’on adopte, Krolicki s’insère dans le onze de départ à la place de Bernier, ou à celle de Dzemaili. Aïe. Certains éviteront de jouer au jeu des comparaisons, pour une raison obscure, bien que dans le contexte d’un championnat sportif, la comparaison soit la raison d’être de la compétition. Ils fermeront les yeux sur ce que les autres font. Probablement pour ne pas voir que leur club n’est pas dans la course. Toutefois, il convient de souligner que là où d’autres embauchent des joueurs de haute qualité issus de championnats relevés et avec une belle marge de progression devant eux, l’Impact, lui, se retrouve à titulariser un joueur qui, il y a quelques semaines à peine, se croisait les doigts pour trouver une place de remplaçant en USL. Krolicki est un joueur valable, sans aucun doute. Une belle trouvaille. Mais dans la Major League Soccer actuelle, comme titulaire, c’est loin d’être suffisant.

Tout n’est pas noir pour l’Impact, et vu la catastrophe anticipée, la prestation livrée à Vancouver est au-delà des attentes à bien de points de vue. Surtout après une première mi-temps en demi-teinte. À la vue du jeu déployé en seconde mi-temps, la solution offensive pour l’Impact pourrait passer par Jeisson Vargas. Une fois la montée au jeu de David Choinière et le replacement du Chilien tout juste derrière Matteo Mancosu, l’Italien semble avoir été libéré, et est subitement réapparu après de longs mois d’invisibilité. Le bloc défensif, c’est chouette, Krolicki est sympa, mais un moment donné, il faudra aussi que l’Impact se mette à marquer des buts…

Prochaine destination : Columbus. Et puis retour à la maison, contre l’infâme club rouge.