La Première ligue canadienne passe tranquillement de bruits de couloirs à mesures concrètes, et tout indique que l’ensemble va rapidement prendre forme. Voici un résumé de la situation à l’aube d’une année qui s’annonce riche en rebondissements pour le soccer canadien.
Un grand patron
Après les premiers pas réalisés par le chef de projet Paul Beirne (ex-VP des opérations au Toronto FC) pour mettre les choses en place, c’est désormais officiel, la Première ligue canadienne a un grand patron. L’annonce en a été faite le 10 janvier : David Clanachan, président de Restaurant Brands International, Canada et ancien président et chef de l’exploitation de Tim Hortons Canada, a été nommé au poste de président et commissaire de la ligue. Clanachan est, selon le communiqué publié par la ligue, un « fervent adepte du soccer » qui a joué au soccer toute sa vie. Si le CV est un peu mince du côté sportif, il est cependant très solide du côté affaires, ce qui laisse entrevoir la possibilité de commandites majeures pour faire vivre la ligue.
Des franchises
En mai dernier, la ligue avait annoncé que Hamilton et Winnipeg feront partie des « villes fondatrices » du nouveau championnat. Les franchises seront respectivement pilotées par les groupes derrières les Tiger-Cats et les Blue Bombers, équipes de la Ligue canadienne de football (LCF). Les deux équipes se sont récemment dotées de nouveaux stades parmi les plus modernes au pays.
Selon les rumeurs, la ligue amorcerait ses activités en avril 2019 et alignerait de huit à dix équipes. La Première ligue canadienne devrait commencer à attribuer d’autres franchises à compter de la fin du mois de février 2018. Parmi les favoris, les noms de Halifax, Ottawa (Fury FC), Surrey, Saskatoon et Calgary sont parmi les plus cités. Derrière, ça se bouscule : Kitchener-Waterloo, Edmonton, Regina, Moncton, Québec, Mississauga et possiblement une seconde franchise dans la région du Grand Toronto sont dans la course.
Un budget
Le principal argument des sceptiques face à cette ambitieuse tentative de lancer un nouveau championnat national est toujours le même : les ressources financières. C’est bien entendu la pierre d’achoppement qui a fait capoter nombre de tentatives dans le passé. Cette fois, on semble vouloir prendre les grands moyens pour assurer un décollage réussi : selon les estimations de David Clanachan, les fondateurs de la ligue entendent investir pas moins de 500 millions de dollars sur 10 ans. En calculant rapidement, si la ligue compte 10 équipes, cela revient donc à un budget annuel de 5 millions de dollars pour chacune des équipes. Cela ne tient évidemment pas compte des revenus publicitaires, qui pourraient être substantiels si la ligue conclut des partenariats importants.
Toutefois, la ligue ne semble pas encore prête à signer une entente de télédiffusion, et le nouveau commissaire indique que la première saison pourrait se dérouler sans contrat télé. La ligue explore cependant d’autres solutions qui permettront de voir les matchs.
Des détails sur le plan sportif
Au-delà des considérations administratives, il y a évidemment le côté sportif. Là aussi, ça commence à se préciser. Le championnat se déroulerait sur six mois, mais sans séries éliminatoires. Le champion obtiendrait une place en ligue des champions, tandis qu’une seconde place serait attribuée au vainqueur de la Coupe des Voyageurs.
Et à plus long terme, le commissaire entrevoit la possibilité d’instaurer un système de promotion-relégation entre pas moins de trois divisions.
Bref, la Première ligue canadienne semble vouloir faire les choses comme il faut afin d’établir une fois pour toutes une compétition nationale digne de ce nom. Si les trois clubs de MLS continueront de toute évidence à jouer en Major League Soccer, il semble toutefois que bien des villes du reste du pays soient très motivées à l’idée de participer au nouveau championnat canadien, dans une ligue sur mesure qui tiendra compte de leurs réalités. Un dossier fort intéressant à surveiller en 2018.